Saturday, January 15, 2011
Wednesday, January 12, 2011
Colère à Voltaire, indignation à Nation, champagne rosé à l'Elysée !
Ce pourrait être un slogan des grévistes que l'on voit défiler à l'arrivée du printemps sur le boulevard Voltaire. Ce soir, le boulevard est calme. Personne ne défile. La colère et l'indignation ne manquent pourtant pas.
Après un film très sympa, "le nom des gens", où une fille décide de coucher avec les hommes pour qu'ils changent de bord politique, le débat a continué sur France 2 en présence notamment d'Alain Madelin - un homme politique consternant et de surcroît un piètre économiste. Comment peut-on aujourd'hui défendre le système capitaliste au vu de tout ce qu'il a apporté ? Pire, au vu de tout ce qu'il n'a pas apporté ? Une minorité de plus en plus riche commande une majorité de plus en plus pauvre. La minorité riche est à la tête d'un lobby puissant. La majorité pauvre voit le rêve capitaliste bien marketé pendant des décennies s'étioler. Alain Madelin, sans trucage: "le plein emploi existe.... bon d'accord, pas pour tous". Un plein emploi qui ne concerne pas les chômeurs est-il le plein emploi ? Le vocabulaire m'aura trompé durant toutes ces années.
Plus tôt dans la journée, Laurence Parisot, éminente femme à la tête du MEDEF, dit au journaliste: "il est maintenant prouvé que les 35h sont à l'origine des délocalisations". Intéressant. Développez. Elle n'a pas développé, fort heureusement pour elle. Un peu plus loin, elle a encore dit (sans trucage): "tout le monde le sait, la croissance apporte l'emploi". Une fois de plus, sort-elle cela d'un bouquin d'économie, à la page loi d'Okun ? C'est sans doute cela. Cette loi empirique, établie grâce à l'envie de certains économistes de tout corréler linéairement dans l'économie et admise par certains hommes politiques comme la résurrection du Christ par les Chrétiens catholiques, fait sortir des sottises. L'économie n'a pas besoin de croyants. Si travailler plus de 35h par semaine, comme Madame Parisot doit sûrement le faire elle-même, amène les gens à dire des choses pareilles: pimpon ! Sachez prendre un peu de bon temps pour laisser refroidir vos neurones ! Depuis au moins trois décennies, on parle de croissance pour réduire le taux de chômage. Résultat: si la croissance était souvent au rendez-vous, le taux de chômage - réel, c'est-à-dire non obtenu par les multiples réformes de décompte des chômeurs - n'a cessé de grimper.
Si le chômage augmente, c'est en grande partie à cause de la perte de confiance et de loyauté dans le capitalisme. Certains comme Madelin pensent qu'il faut vivre avec le monde qu'on a et critiquent le pessimisme de ceux qui veulent tout changer. Le côté paradoxal de ces propos ne saute-t-il pas aux yeux ? Je considérerais plutôt un Madelin comme pessimiste dans sa vision réaliste et tragique du monde où rien ne peut changer. Ce type fait définitivement partie des poubelles de l'histoire - sans doute une grève des éboueurs politiques l'aura encore épargné. La vision optimiste, n'est-ce pas justement celle de dire que rien ne va, que tout est à changer, à améliorer, à refonder ? Un travail passionnant de rassemblement se profile, de combat pour la mise en place d'un monde plus juste - non, je ne vais pas annoncer ma candidature aux primaires du PS, même si j'y pense tous les jours depuis longtemps (sic!).
L'optimisme naît de l'indignation. Si le système capitaliste actuel peut s'effondrer, si une société à l'économie bâtie sur des valeurs sociales peut voir le jour, les bulles financières se verront remplacées par celles du champagne rosé. Santé !
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