Une pièce hilarante et vive de Jean Anouilh ce soir à la Comédie des Champs-Elysées. Entre bouffonnerie exceptionnelle et critique acerbe du monde contemporain et de l'individualisme exacerbé, Anouilh nous fait tordre de rire et passer un agréable moment. Pascal, Corneille, Racine, Molière ? Qu'importe ! C'est votre avis à vous que je voudrais connaître. La vie parisienne sardanapalesque des snobinards de l'époque en prend un coup. Peu importe pourquoi on rit, on s'amuse des situations, on pouffe de rire à chaque réplique... le nombril, à voir absolument !
Wednesday, February 09, 2011
Wednesday, February 02, 2011
Klavierabend am Champs-Elysees Theater...
Non loin du pont de l'Alma et de l'avenue Georges V, dans un quartier dénué de toute boulangerie et tout superflu qui fasse populaire, un repère pour les gens de musique: j'ai bien nommé le théâtre des Champs-Elysées. Il partage les murs avec le Crazy Horse. Toutefois ce soir, ce ne sont pas des femmes mais bien Schubert qui a été mis à nu par un artiste hongrois virtuose: Schiff András, présenté à la hongroise. Passé mi-janvier au Musikverein de Vienne, il est venu ravir le public parisien et a offert deux Zugaben à la fin.
Au programme: des moments musicaux, des impromptus, des Klavierstücke... au rythme apaisant et sensible, tranchant et pointu... propices à la création et aux idées nouvelles. Le silence. Enfin un lieu silencieux. Le silence est d'or. Jamais cette phrase n'a trouvé de plus vive démonstration qu'à Paris. Le métro, les boulevards, les réunions, la boulangère, le bruit de la machine à café dans la brasserie. Nos oreilles n'ont pas un moment de répit. Lorsqu'on croit avoir enfin du silence, voilà qu'on nous le pique par un nouveau bruit. Les voleurs de silence sont nombreux par ici. Faites une pause, une demi-pause, un soupir !... Est-ce trop demander ? Ce soir, enfin, j'entends ce silence, je l'apprécie. András en est le maître. Ses mains talentueuses frôlent les blanches mais il sait que cet instant sans note anime la corde sensible, renforce la musicalité, l'harmonie de son Stück et il attend. L'attente est silence. L'attente est d'or.
Le théâtre a une architecture généreuse à l'intérieur de la salle et de jolies fresques au plafond. L'acoustique y est très bonne. C'est la première fois que je fréquente un concert de musique classique depuis que j'ai quitté Vienne, depuis mon accident. Les souvenirs de tant de concerts viennois, de symphonies et de sonates au clair de lune dans les Gassen de l'Innere Stadt me reviennent. Wien habe mich irgendwie geprägt?... András enchaîne les notes avec aisance et reste implacablement concentré sur l'oeuvre qu'il fait renaître et remodèle à chaque mouvement de doigt. Entre deux notes j'imagine un scénario de film dramatique. L'histoire d'un pianiste privé pour une raison non encore imaginée d'une de ses mains... je ne vais pas tout raconter ici, on ne sait jamais qui peut lire... plus peut-être dans quelques années au cinéma ?
On sort apaisé de ce concert, vivant et relâché. On remercie le maître comme il se doit. On salue une dernière fois la Tour Eiffel avant que le temps nous attrape en double file. A-t-on bien le choix ? Le bruit, les gargouillis parisiens sonnent au tympan mais stop ! On se souvient, on se rappelle... le concert, la mélodie, les Stücke, les vibrations, les larmes désarmées, les harmoniques... et entre tout ça, le silence... et dort...
Subscribe to:
Posts (Atom)