Friday, October 30, 2009

Quel futur pour le capitalisme?


Coca-Cola et McDo dans une poubelle de l'ex-République socialiste, à Bratislava.
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Wednesday, October 28, 2009

Les danubiennes...

Sur la longue route du Danube, la Wachau, lâcheuse de prose, expose sa nature et ses villages sages, calmes et rangés. Après la folie touristique de Dürnstein, c'est la pâleur de Weißenkirchen qui séduit le flâneur du Dimanche. Au plus près du Riesling, du Welschriesling, du Chardonnay ou du Grüner Veltliner, on se promène, on se balade dans la campagne alentour. Les vignes en lignes perpendiculaires râtissent le terrain en un quadrillage serré. Ici, chaque mètre carré est d'or! A l'abri de l'arbre rougissant on s'endort. Et le clocher au loin par sa pudeur étonne. Il ne dérange personne quand il sonne! Le flâneur se repose caressé par le soleil d'automne et soupire. Les planches du banc de bois craquent de plaisir et lui, absorbé par la contemplation jouissive de la nature, perd toute notion du temps.



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Tuesday, October 27, 2009

Promenade automnale...

Se promener dans les rues de Vienne le jour de la fête nationale... y découvrir les jardins aux arbres teintés d'automne... les couleurs plus gracieuses les unes que les autres révèlent la palette de cette saison, souvent considérée à tort comme triste et maussade. Les teintes orangées, les feuilles rougissantes, les limbes jaunes et or. Et quelque part, derrière un massif, se dresse une verrière au style art Nouveau, forte de l'extravagance architecturale d'une époque révolue. On s'y arrête, on y flâne, on y panique avant d'entrer dans le Palais de l'Albertina. Là, encore une autre époque et d'autres teintes attendent l'oeil désormais curieux de lumière. L'exposition des Impressionnistes donne faim de touches et de couleurs.
Puis, serpentant dans les rues aux alentours de l'opéra, le flâneur aguerri entend une agitation lointaine. S'approchant du flanc droit du bâtiment, il y aperçoit pantois une foule captivée par la diffusion en direct du Lac des Cygnes. Sans perdre de temps, il se laisse immerger, canard sur un étang calme, dans le ballet russe.




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Saturday, October 03, 2009

Ca sent bon le café !

Ambiance café français ce matin. L'odeur diffuse dans la cuisine. J'entends l'eau bouillir dans la cafetière. Les tartines sont prêtes, les croissants chauffent et les clients s'impatientent, les doigts engourdis par le froid au dehors. La buée sur la vitre témoigne de cet air glacial venu de Russie, qui a débondé dans les rues de Vienne pour venir crever au pas de la porte du café. Ici, on a chaud, il fait bon vivre, on est protégé de la tension quotidienne créée par les hommes, les ambitieux, les mégalomanes avides et cupides. Ici, on peut se reposer, on regarde la fumée s'échapper des tasses, les tourbillons et cette géométrie complexe se moduler à l'infini. On lit le journal du théâtre, on discute la dernière représentation de Schnitzler la veille au Burgtheater. Les plus âgés se souviennent de ce temps d'après-guerre, où le Burgtheater jouait au Ronacher, où la ville encore blessée commençait à bander ses plaies. Certains débattent encore et encore le travail de mémoire jamais accompli en Autriche, la soumission aux idéologies, le résultat préoccupant des dernières élections. D'autres se souviennent avec enchantement des divas hongroises qui chantaient dans les années 50 à l'opéra. Le temps est souple dans le café. Est-on en 1955? 1968? 2000? Peu importe, l'essentiel est de discuter, de vivre et apprécier les odeurs, les saveurs et les souvenirs.

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Tous les hommes sont mortels

Demain, dès l'aube, à l'heure où fleurit la campagne,
Je partirai.

Ce poème des contemplations rappelle à quel point il est bon d'être mortel. C'est aussi le tableau que Simone présente et peaufine dans son livre "tous les hommes sont mortels". Simone, je la tutoie, car nous sommes maintenant intimes, après plus de 500 pages et un petit mois à lire ci et là, parfois dans mon bain, souvent dans le tram, ses lignes qui font frissonner quand elles ne sont pas étouffantes. Imaginez l'immortalité, imaginez naître au beau milieu du Moyen-âge dans la cité de Carmona en Italie, et par les bienfaits d'un elixir de vie vivre une éternelle jeunesse au travers les siècles, voyant sans arrêt se détruire ce qui vient d'être construit, écoutant les mêmes plaintes aux alentours, les mêmes espoirs, une marche infinie vers un bonheur, un paradis, une société idéale située à l'horizon. C'est finalement un supplice! Voir tant de printemps qu'il en devient fade de se promener dans les champs et voir bourgeonner les arbres. Traverser tant de paysages que l'on ne sait plus en apprécier la richesse et la splendeur. Passer par tant d'époques et d'événements, que l'on se rend compte finalement que l'homme poursuit sa recherche du bonheur sans jamais y parvenir. Voir tant de générations que l'on en devient abruti, que l'on en perd son humanité. C'est ce portrait que dresse Simone de Fosca, cet être à part, immortel. Simone, dans une mouvance presque espiègle, va encore plus loin et laisse Fosca narrer son histoire: ce roman se veut autobiographique. Fosca défie la première loi de la Nature. Quand l'Univers ne sera plus, il sera encore. Pourquoi ai-je bu cet elixir de vie? Le vieux mendiant avait raison... et Fosca se déteste.



Alors vient l'automne et je me dis: il est si bon d'être mortel! Voir les feuilles jaunir, rougir ou brunir puis zigzaguer au gré des courants d'air pour aller se poser légèrement sur le sol moite. Comprendre la Terre, l'entendre gronder et gémir... quel bonheur mais aussi quelle tristesse! Jamais heureux ni satisfait, c'est là le plus grand luxe du commun des mortels. Merci, Simone.

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