Tuesday, May 11, 2010

...dans les planches glissantes...

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Il est toujours bon de relativiser ce qui se passe dans la vie. C’est un peu ma devise cachée. Si je ne la suivais pas, il y a belle lurette que j’aurais sauté par la fenêtre ! Les trottoirs des villes ne seraient pas fréquentables. L’âme saturnienne aux abois, Il pleure dans mon cœur / Comme il pleut sur la ville. Verlaine. Laisse-moi ce plaisir de t’écrire les lignes qui suivent. Le temps est gris, les façades sont grises et les gens aussi, s’ils ne sont pas grisés. On est lundi matin. Je me regarde dans le miroir de la salle de bain. Tout le monde est parti, je suis seul dans l’appartement. Je vois mon visage mal rasé. Salut, poupée. Je ne suis pas belle, ce matin.
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Me prendre pour un héros obscur d’un chef d’œuvre cinématographique ? Clairement j’opterais pour la deuxième solution. Et cela peut paraître surprenant : Truffaut aide à relativiser.
Se laisser raconter des histoires par les anciens de sa famille, cela aide aussi. Je me rappelle il y a à peine deux mois au téléphone lorsque ma grand-tante de 95 ans me raconta l’Armistice. Son Armistice. Les bouquins d’histoires ne se préoccupent guère de la vision de la petite fille de trois ans. Elle était dans les jupons de sa mère, la voyait s’affairer à droite et à gauche, déplacer les meubles, préparer des plats, enrouler les tapis. Ce soir, nous allons faire la fête, mon cœur, lui dit sa mère à la chevelure resplendissante. En effet, plus tard un Monsieur arriva. Ce Monsieur dansa follement avec sa mère, ce Monsieur était joyeux et avait un air honnête. Ce Monsieur, elle le regardait avec considération et se dit qu’elle pourrait l'aimer comme son père. Ce Monsieur fut le premier souvenir de son père, inscrit dans sa mémoire à l’instar de hiéroglyphes gravés dans la pierre d’un tombeau pharaonique. Quelle taille donner à mes histoires face à des souvenirs de cet acabit ? Voyez que je relativise !... Cela fait du bien, me calme. C’est une sorte de drogue douce pour cerveaux tracassés.
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1 comment:

Andrea said...

Moi aussi j'ai toujours aimé écouter les anciens raconter leur histoire qui est l'histoire vue par eux.

A bientôt Alex parisien alors