Je me réveille peut-être vers 3h30 au bruit des chutes et des rapides de l’Urubamba et somnole ainsi jusqu’à 4h35, où le réveil sonne. Le lever est facile, peut-être à cause de l’excitation montante de cette journée unique que nous allons vivre ? A 5h -5 nous quittons l’hôtel, laissant dans la chambre notre gros sac de voyage. Il fait encore nuit noire dehors. Dans le petit sac à dos, nous avons placé les snacks donnés par les gens de l’hôtel la veille au soir. Cela remplace notre petit-déjeuner.
La file d’attente au terminal de bus est peut-être d’une cinquantaine de personnes. Le premier bus quitte vers 5h30. Nous montons dans le 3e bus. Le trajet longe d’abord la rivière sur 1km puis une route sinueuse et vertigineuse à flanc de coteau nous monte vers le site sacré. Le jour se lève au fur et à mesure que nous passons les lacets. A 5h50, nous arrivons aux portes du sanctuaire, à 2400m d’altitude. Le site ouvre à 6h pile. Déjà un petit groupe d’aventuriers en herbe s’est formé. L’esprit est bon enfant et une certaine ivresse se dégage des visages.
6h, les portes s’ouvrent. Nous entrons avec ticket d’entrée et passeport. Nous suivons le chemin principal puis montons quelques instants à travers la forêt pour arriver sur une plateforme qui sera notre première vue du site : « Wow…. C’est ouf ! » Devant nous s’étend la cité inca encore déserte et endormie. Pas un souffle. Une montagne entière recouverte de pierres, d’ensembles de murs. A cet instant, la curiosité explose. On voudrait pouvoir tout savoir, comprendre l’histoire de cette cité sur laquelle se sont tissées de nombreuses légendes. Calme vert. Huayna Picchu stoïque face à nous. Nous nous asseyons sur un muret et ouvrons notre brique de jus d’oranges. Et si c’était ça, le luxe ?
Nous redescendons vers l’entrée du site pour passer aux toilettes – sans doute les toilettes les plus rentables du monde ! – et partons en direction du Huayna Picchu. Nous sommes inscrits dans le groupe de 7h du matin. 7h15, nous arrivons à l’entrée. 7h24, nous signons le livret et commençons l’ascension. Pour Ju, c’est le clou du voyage. Le big stress lié à sa peur du vide. A force de motivation et remotivation et après une montée raide et intense, nous atteignons le sommet. Avant d’atteindre le point le plus haut, nous passons par de petits escaliers sculptés dans la roche, puis dans un tunnel percé par les Incas. C’est impressionnant. Les falaises tombent à pic. C’est vertigineux ! C’est grandiose. Le panorama sur le site est intégral.
Nous ne ressentons pas la fatigue. Après une bonne semaine à plus de 3000m, nous avons grimpé très facilement jusqu’au sommet à 2700m ! Tout en haut, un groupe d’Américains squatte les quelques rochers en équilibre. Nous nous faisons une place parmi eux. Ils se mettent à chanter, parfois des chants religieux – sic ! Nous restons sans doute une demi-heure au sommet pour nous imprégner de la vue, du vertige de ce pain de sucre, de la folie architecturale inca !
La descente commence doucement. Certains passages sont tellement abrupts que je suis moi-même en situation de stress ! Nous allons lentement, sans trop regarder vers la vallée 900m plus bas. Escaliers sculptés dans la roche : les Incas avaient décidément de petits pieds. Heureusement une corde bien utile nous facilite la descente. Puis le chemin redevient facilement praticable. Nous quittons le secteur du Huayna, revenons sur le site principal, et après un court passage à l’entrée du site, nous allons nous reposer et reprendre des forces près du quartier des artisans.
Puis c’est parti pour la visite complète du site, jusqu’à environ 13h. Nous passons par tous les quartiers, prisons, artisans, populaire, nobles, agricole, religieux, Intihuatana, temple du soleil, etc. Petit à petit, le site se remplit.
A 13h, nous sommes claqués d’avoir crapahuté plusieurs heures comme des enfants, animés par un émerveillement neuf, décuplé à chaque découverte sur le site. Ce lieu est au-delà de toute imagination. C’est géant. C’est irréel et pourtant bien là. La limite entre légendes et histoire n’est pas claire. Machu Picchu restera toujours un mystère.
Alors que nous rejoignons l’entrée du site, il se met à pleuvoir. Bon timing ! Nous redescendons en ville et nous posons dans un restaurant plutôt « chic » pour célébrer notre journée – et aussi pour éviter de s’intoxiquer dans un mauvais restaurant. L’après-midi est relax, puis à 17h30, nous reprenons le train, cette fois-ci la tête pleine d’images aux couleurs vives, vers Ollantaytambo, où nous arrivons de nuit. Nous trouvons rapidement un hostel au pied des ruines.
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