C'est maintenant bien vrai: l'automne monotone a tissé sa toile sur tout Paris. La ville revêt un voile gris et amer où tout se dégrade. Les verres à pied aux terrasses sont remplacés par des tasses blanches et fumantes. Des bâches recouvrent les badauds assis. Les discussions ne sont plus joyeuses. On parle du froid, de la grisaille, de la note AAA de la France chez Moody's qui risque d'être abaissée, de toute la misère dans les rues de Paris. Seules les vitrines des Galeries Lafayette sur le boulevard Haussmann brillent de lampes de toutes les couleurs, comme indifférentes à la vie publique. Un clochard a installé sa piaule dans un coin sous le préau du grand magasin.
Dans le métro, l'accordéon pleureur du musicien de rue vient chanter l'amour. Qui est encore réceptif à cette musique mélangée aux claquements des portes ? Il y a comme un goût de fin de fête foraine dans la rame. Tout le monde descend. Arrêtez de rêver à la chaleur et au bonheur de l'été indien. Le spleen entre par rafales sur Paris en pleurs. Il ne pleut pas qu'à Bruxelles...
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