Grande nouveauté ce soir: je vais à l'opéra Garnier ! Ce majestueux édifice trônant au bout d'une avenue, dont la situation est finalement quelque peu bâtarde: l'entrée principale avec ses longues rampes d'accès est de fait sur le côté. Quand on passe les portes, c'est du marbre, du marbre et encore du marbre partout autour de nous. Première série de marches pour accéder au hall principal, où la bonne bourgeoisie parisienne s'affaire. "Le programme ! Demandez le programme !" Des employés scandent ces mots à l'affût. On croirait entendre le little boy de Chicago en train de vendre le daily post. Puis on rejoint gentiment sa place. Les escaliers blancs quittent le hall pour nous emmener vers des sphères musicales. De la plateforme au premier niveau, on a accès à la terrasse et à un bar, sous le regard de Mère Sculpture et Mère Peinture. De l'espace, du temps, c'est une impression dilatée que l'on ressent à ce moment. On repousse les frontières de son corps pour l'enivrer de la volubilité environnante.
Vienne le début, Sonne l'heure... c'est dans un certain déhanché - fashion week oblige - que l'on rejoint son quartier. 4ème niveau: le niveau où la moyenne d'âge est de 30 ans, quant celle de l'orchestre avoisine les 75 ans. Au passage, on entend un homme aux cheveux blancs dans son Frack dire que l'opéra est devenu une attraction touristique.
Le ballet est bien mené pour Phèdre, avec une dynamique et de la pugnacité dans les gestes. Psyché m'a semblé un peu plus fade, peut-être à cause du choeur de Radio France laissé en retrait ? Le choeur était si loin et sans intensité variable dans les voix qu'on a cru qu'il s'agissait d'une bande-son ! Le choeur aurait dû être placé sur la scène. Psyché met en revanche très bien en avant les qualités techniques des danseurs, notamment la performance de Dorothée Gilbert qui a été saluée avec enthousiasme par le public.
A l’entracte, on part à la découverte de la salle magnifique par ses dorures et son plafond exceptionnel peint par Marc Chagall. Un chef d'oeuvre... on n'est pas déçu !
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