Wednesday, June 13, 2012

11 mai : route de Puno et îles Uros

4h30, je me réveille la gorge ultra sèche. J’ai soif. Je n’arrive pas à me rendormir. Je n’en suis pas conscient à ce moment, mais ce sont les symptômes du mal aigu des montagnes… l’altitude. A 6h, nous nous levons. Le bus quitte Cuzco à 8h. Il faut être à 7h40 au « terminal terrestre ». A 7h, je passe à la boulangerie de la cuesta San Blas et commande 4 sandwichs. Je m’en sors pour 10 ou 12 soles (3€). Je n’ai qu’un billet de 100 soles pour payer. Heureusement une nonne est dans la boulangerie au même moment et va chercher de la monnaie sur S/100 au couvent. Dans la boulangerie, c’est l’agitation. Au moins 8 jeunes filles travaillent à la vente, à la préparation des commandes, à sortir les pains du four, encadrées par une dame plus âgée.

5 minutes plus tard, la nonne revient avec la monnaie. Encore 5 minutes plus tard, une jeune fille m’apporte les sandwichs. Je quitte la boulangerie, descends prudemment la rue pavée glissante jusqu’à la porte de l’hôtel et rejoins Ju au petit-déjeuner. Il est quasi 7h15, il faut faire vite et se préparer ensuite : nous voulons partir à 7h25 pour être à l’heure.

Nous y sommes à peu près arrivés ! Au moment de quitter l’hôtel, une aide du matin me crie « Señor, señor ! la llave ! ». On allait partir avec les clés de la chambre !

Le bus part avec quelques minutes de retard. La route est d’abord sinueuse, on ne fait que monter, puis la vallée s’ouvre sur une sorte de pampa aux étendues couleur paille, entourée de très hauts sommets dont certains sont enneigés. Je sens un léger mal de tête arriver, ma respiration se fait plus rapide. Nous prenons des feuilles de coca que nous laissons en boule dans la bouche, contre la joue. Je prends aussi une aspirine. Après quelques minutes, je me sens mieux.

Par moment, des troupeaux d’alpagas s’étendant sur plusieurs centaines de mètres viennent agrémenter le paysage désertique. Nous arrivons à un col - altitude 4470m ! Passé tranquille. Après deux jours à Cuzco, notre corps semble s’habituer à la haute altitude. Après le col, c’est une descente en pente douce jusqu’aux 3812m du lac Titicaca ! La route passe par Juliaca, une ville sans charme, malheureusement très pauvre. C’est le chaos partout. Certaines routes sont de terre, des marécages viennent jusque dans la ville, la voie ferrée passe au cœur de la ville sans aucune barrière de protection, les maisons ne sont pas finies, Juliaca est une ville sans toits, des ordures s’entassent sur les bas-côtés des routes. Je profite de quelques stops du bus pour prendre en photo les femmes andines, dans leur costume traditionnel : chapeau, robe colorée, sac noué autour du cou.

Puno est à 45km de Juliaca. L’arrivée sur la ville est similaire à l’arrivée sur Cuzco : on voit la ville s’étendre sur plusieurs collines, un amas de briques rougeâtres sans structure particulière. Une fois arrivés au « terminal terrestre », vers 14h30 (le voyage a duré 6 heures et demi), nous achetons les tickets de bus pour Copacabana, en Bolivie. Départ le lendemain matin à 7h, « amigo » !

Le guichetier nous vend aussi le billet pour un tour sur les îles Uros, des îles construites en totora, une sorte de jonc qui pousse sur le lac Titicaca. Nous avons le temps d’aller déposer les bagages à l’hôtel, directement dans le centre près de la Plaza de Armas. Le type du terminal a convenu d’un rendez-vous devant la cathédrale à 15h30 où attendra Señora Julia.

Une fois assis dans le taxi, je récupère. On est tout de même à plus de 3800m d’altitude !... Dès qu’on fait quelques pas, on est essoufflé. Cela ne nous empêche pas de quitter assez rapidement l’hôtel pour faire un tour dans la cathédrale de Puno, aussi sur la Plaza de Armas. Elle est très blanche et paraît peu garnie comparé aux églises baroques cuzquéniennes. On y voit une statue « poupée » de la Señora de los Remedios et un Christ.

Peu après 15h30, une camionnette arrive sur la place et un type en sort qui vient nous chercher. C’est le départ pour les îles Uros. Nous sommes sur un bateau avec beaucoup d’Israéliens. S’il est bien impressionnant de marcher sur du totora, de voir des matelas en totora, des toits en totora, des bateaux en totora, de grimper à un mirador en totora par une échelle en totora, le reste est malheureusement très voire trop touristique. On nous apprend quelques mots d’Aymara sur le bateau, la langue que parlent les insulaires. Les habitants nous accueille très gentiment sur leur îlot, chantent des chansons, nous proposent pour quelques soles un tampon dans le passeport, puis nous disent au revoir avec un « hasta la vista baby ».

Lorsque nous quittons les îles Uros, il fait nuit. Un peu plus tard, nous allons manger dans un restaurant Plaza de Armas qui se veut plus haut de gamme. J’y goûte mon premier lomo de alpaca, un filet d’alpaga. Ju goûte la truite du lac Titicaca !... Très bon, le tout accompagné d’un bon verre de vin d’Amérique du Sud. Nous y avons aussi découvert un nouveau cocktail : le Machu Picchu, à base de pisco, de grenadine et de menthe.

C’est assez curieux : avec l’altitude, les veines alimentant mon cerveau ressortent sur le front. Cela mérite une photo !

Après manger, nous allons faire quelques courses dans un supermarché et assistons par hasard à un défilé de jeunes garçons, chantant et jouant de la flûte de pan. Ce sont les élèves d’une école privée (« Juventud Obrera »). Très jolie musique, l’ambiance andine bat son plein !

 

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