Wednesday, December 29, 2010

Think pink (panther)

Sur les traces de la panthère rose... Mon imagination s'embrase, incendie de forêt impromptu. Je la guette assis sur mon tabouret de bar, épiant le passage régulier à la caisse de personnes nonchalantes. Il pleuvait rue des Ecoles ce soir à Paris. Pleut-il encore ? Le rouge amoureux des fauteuils de la salle a séché les larmes et bien vite je m'oublie. Palpitations. Nous sommes en 1963. Blake Edwards se cache au fond du cinéma, pétri par l'angoisse du bide. Et si ça ne plaisait pas au public ? Pensait-il à cela lors de la première projection ? Qu'adviendrait-il de lui, de son comique de scène hilarant, de ses angles et prises, de ses histoires alambiquées ? Si le trac s'est effacé, la bobine, elle, est bien là. Let the show begin. La pink panther éteint les lumières, seules les lumières de Paris restent jaunes. Le long du quai près de l'île Saint-Louis, les réverbères sont des lucioles romantiques brûlant par amour de la nuit. Ils s'éteignent à l'aube exténués. Sur les pavés, on devine leur halo alcoolisé battre au rythme de la bruine. Les gouttes s'épanchent le long de leur structure, laissant un sentiment veineux. Les ponts sont des animaux nocturnes. Tandis que la Seine sans cesse en leur pied les chatouille, ils restent cambrés impassibles, craquellent en silence et bêtes sombres dans la nuit claire ils fascinent. 
Sensation de déjà-vu ? A l'approche de Saint-Paul ce portail. Je sais qu'une cour admirable s'y dessine au-delà. Je sais qu'une terrasse romaine, un vase, un patio avec des chaises de jardin s'y cachent aussi. Je connais ces rues, je crois savoir qu'elles recèlent de trésors architecturaux, d'une ambiance chaude et reposante. 1963... tout semble être resté intact. Et pendant ce temps, à Cortina d'Ampezzo....

Wednesday, December 22, 2010

Quelle aventure !

La nuit commence à tomber sur Paris... 17h30... je descends la rue du Sentier puis bifurque direction rue Montmartre. Je traverse, passe devant un traiteur chinois et me retrouve rapidement place de la Bourse, au pied de l'AMF. Non, je ne m'arrête pas ici mais continue à l'insu de tous par la rue Saint-Augustin.Je suis la rue jusqu'au bout, pris de vitesse je ne me souviens d'aucune vitrine. Arrive alors un boulevard dégagé comme on les aime à Paris. A gauche, dans une brume hivernale, la toiture du musée du Louvre. A droite, les muses de l'Opéra scintillent en choeur. Je traverse bouleversé versé sur la chaussée et infiltre de nouvelles petites rues avec un foisonnement de petits commerçants. Un boulanger indien me sourit au passage. Pas le temps. Je tourne à gauche pour rejoindre une place que je traverse comme un incendie de pipeline russe. Je me retrouve dans une rue étroite au nom à rallonge. Où vais-je maintenant? Carrefour. Pour m'orienter, je regarde le nom de la rue perpendiculaire: "Saint-Honoré". Ca y est, je suis arrivé !
Puis la promenade reprend en mode calme. En deux temps nous rejoignons la rue de Rivoli. Une escapade aux Tuileries ? Non: le parc est fermé à 19h. Nous longeons alors jusqu'au Louvre, passons devant la pyramide. La brume s'est densifiée. La roue place de la Concorde est une auréole d'ange de l'Avent. Le Louvre est fantomesque, la pyramide une gare pour égarés hagards. Nous pénétrons le Manoir, en traversons la cour, en sortons épistolaires stellaires. Le Paris lancinant, la rue de Rivoli est une dentelle de ravioli: on la retrouve à chaque tournant. Les boutiques s'enchaînent en chaîne, les passants passent et repassent. Toujours les mêmes, deux pieds, deux jambes et des visages, tantôt raidis tantôt radieux. Mais ces visages... on les découpe d'un oeil Picasso, on les met à rude épreuve. Hôtel de ville, BHV... le toit étiolé est étoilé ! A son pied le flot métallique en verve, l'activité volcanique amoureuse et sauvage. Sans peine et sans hâte on arrive déguisé à Saint-Paul, plumes de canard sur le torse et champagne sur le dos. L'aventure parisienne peut alors commencer.

Monday, December 20, 2010

Paris Hanoï

Ce pourrait être le titre d'un film, d'un documentaire, ou une nouvelle idée de la SNCF pour relier les deux villes. Non. Paris Hanoï est un restaurant. Un restaurant vietnamien rue de Charonne à Paris. Une salle toute petite pour des appétits de yéti. Des tables rapprochées pour une convivialité assurée. Au Paris Hanoï, tout le monde vient à se parler, promiscuité oblige. Les nems sont excellents, accompagnés de feuilles de salade et de menthe fraîche. Intermezzo. On goûte le thé au jasmin. Il réchauffe la trachée encore engourdie par le froid de l'hiver neigeux parisien. Arrive alors comme une barque sur le Mékong le Bo Bun Nem dans un grand bol. C'est agréable, ce léger goût d'arachide dans le palais. La précision des baguettes apporte en bouche les légumes, les bouts de cacahuètes, les nems déjà coupés en trois pièces et les morceaux de boeuf sautés. De temps en temps, la flamme de la cuisinière, dans la même salle, vient illuminer le visage de votre acolyte. On vit la cuisine vietnamienne. Elle brûle les joues, enflamme nos esprits rassasiés, et pourquoi pas lassés ?! Il faut donc aller plus loin dans la nuit, braver le froid à la recherche d'une piste de danse. On quitte Hanoï back to Paris, direction la Bastille. Le quartier mijote depuis le début de soirée, il est temps de servir. A table !... Tout d'abord au Truc muche, où les radars sont brouillés, le mojito mentholé comme on l'aime. A droite, un type avec un pull de Père Noël - rouge - partage son temps entre opération matage et boisson. Au fond à gauche, deux jumelles et une mannequin douce élevée au kir royal discutent avec un mec à doudoune rouge en duvet de canard. Un autre paresseux au bar porte un béret et téléphone. Les suricates sont là. Plus tard, c'est aux Disquaires qu'ils danseront entre des pulls de Noël et des petits hauts ajustés asiatiques et créoles. Paris Hanoï Paris en une soirée, le cerveau sélectionne et la neige tombe. L'esprit divague, agglomère et digère. Il en ressort une histoire invraisemblable. Et si c'était vrai ?...

Monday, December 13, 2010

Ein Cafehaus á la Parisienne....

Je me balade... rue Faidherbe, par cette après-midi aux allures de prémisses du Printemps. La rue Jean Macé débouche furtivement sur la droite, avant la construction à l'architecture de forteresse en briques de l'Armée du Salut. Ouverture. Un petit coin de Paris comme on ose encore l'imaginer. Pas un bruit, un bâtiment en coin posté en face de moi, avec ses peut-être huit étages haussmanniens. A son pied, un café. Le Pure Café. Une façade en vieux bois rouge carmin. J'entre. Le sol est une jolie mosaïque de couleurs, le zinc trône au milieu d'une grande pièce aux plafonds d'époque. De longs plafonniers charmants donnent un côté ancien au lieu, ainsi que de vieux radiateurs à eau à la peinture verte défraîchie. Ca y est, on revient dans le Paris des années 40 décrit par la plume de Simone de Beauvoir. Paris sous l'Occupation. Des Allemands en uniforme partout dans la ville. On s'habitue. On ne fréquente plus les théâtres et cinémas: ils ne jouent que des oeuvres de bas niveau. On ne lit plus les journaux: ils sont nazifiés, débitent un lot d'incongruités. Que faire alors sinon badiner ? Certaines stations de métro sont encore fermées. Les rames sillonnent la ville de part et d'autre comme l'express de Lyon. J'ouvre un magazine oublié sur le zinc par le dernier badaud venu siroter un gin fizz. Photos des Dieux du Stade et interview de la photographe. Photos des familles royales européennes. Soirées people à Paris en présence des stars du moment. Choc et retour à la réalité !... Dans ce café, on oublie le temps, on laisse valser les idées et les envies. Je trempe mes lèvres dans le chocolat chaud - un vrai chocolat chaud, fait à partir de chocolat fondu. On découvre un goût de cacao agréable et intense. Ca réchauffe, ça réconforte. 
Aux murs, des croquis, des dessins, des images dont on ne garde pas le souvenir. Je sais qu'ils apaisent, qu'ils dégagent des ondes positives et incitent à rêver, à se laisser aller. Moment peu raisonnable. Discussions surnaturelles. On est lassé. Lassé par les nouvelles accablantes, lassé par tout ce qui rend la vie compliquée, lassé par les gens et les sentiments qu'ils emportent sous leurs manteaux grisâtres. On échange des regards de sympathie, on cherche l'affectation, on trouve la compassion. Le café Parisien. Informel, locker vom Hocker, à la bonne franquette, sans chichis. Tout se joue cartes sur table et à l'amiable. Un Pure Café comme on en trouve rarement.
http://www.cityvox.fr/bars-et-boites_paris/pure-cafe_86814/PhotosLieu?numphoto=117401#photoAnchor

Sunday, November 07, 2010

De l’utilité de la politique dans la société

Métro ligne 6 entre Bercy et Quai de la Gare. On traverse la Seine. D’un côté, il y a le ministère de l’Economie et des Finances, construction démesurée ressemblant à un dock géant. De l’autre côté, une brasserie fait l’angle. On aperçoit aussi une boulangerie. Dans un processus de questionnement naturel, la question suivante vient à l’esprit : s’il n’y avait pas le ministère de l’économie et des finances, en quelques sortes si le gouvernement perdait toute autorité sur l’économie, les restaurants et boulangeries continueraient-ils à tourner normalement ?
Des réponses partisanes seraient un « oui » ou un « non » catégorique. On peut sûrement trouver de nombreux arguments hautement économiques et politiques. Toutefois, la réponse importe peu à mon avis. Ce qui est grave, c’est d’en venir à de telles considérations.


La solidarité dans la société

En France, de nombreux principes de solidarité et autres améliorations sociales sont censés assurer l'égalité entre les citoyens. Fondamentalement, c'est une bonne idée. En pratique, on se rend compte que bon nombre de personnes parfois plus pragmatiques que mal intentionnées contournent ces avancées sociales. Exemple le plus récent en date pour moi: l'immobilier locatif parisien. Lors de la visite d'appartement à Paris, il est demandé tout un tas de justificatifs, dont certains peuvent se retourner contre le demandeur. Le contrat de travail est demandé. Si vous êtes en CDD, contrat à durée déterminée, vos chances d'obtenir l'appartement s'amenuisent. Si vous êtes en CDI, contrat à durée indéterminée, que votre contrat dispose d'une période d'essai en cours au moment de votre recherche, certains agents immobiliers y verront un risque énorme et vos chances d'obtenir l'appartement se réduiront d'autant. Mais alors, à quoi bon avoir des CDD et des périodes d'essai si cela devient une entrave au logement, droit a priori le plus universel et commun ? Pourquoi cela constitue-t-il un risque ?
Pourquoi ? C'est facile. La procédure d'expulsion de locataires peut durer deux ans, entre la poursuite pour non paiement au tribunal d'instance et la procédure d'expulsion, soumise à certaines conditions prévues par la loi n°89-462 du 6 juillet 1989. Résultat: tout profil différent du CDI cadre depuis deux ans dans un grand groupe américain aura du mal à se loger - du moins dans Paris. Aucun texte de loi ne l'écrit. Est-ce placer les gens à égalité de chances ? Je reste songeur sur la devise de notre République.


La vie de François le Français

Le quotidien du Français moyen n'a rien à voir avec celui des magazines. Il est dans la rue en confrontation avec les emmerdes. C'est un peu cru de le dire ainsi, mais c'est si vrai. Dans la rue, il voit ou pressent la violence, la délinquance des jeunes et "plus jeunes", la mendicité oppressive et la misère, les grèves, le mécontentement syndical, le vandalisme, l'insécurité publique, l'insuffisance du pouvoir d'achat, l'opulence des hommes politiques, les dîners cocktails des quelques bien-nés de ce monde. Ressort-on le vieil esprit vindicatif de la roture pré-1789 ?  A peine ! Aujourd'hui la plupart des Français se laisse assommer par l'information apaisante des journaux. Les quelques troublions peuvent moisir dans leur trou. Le géant TF1 et ses émissions anesthésiantes est là pour occuper la scène médiatique. Pas de révolution. Pas de soulèvement de la Nation avec son grand N. La place de la Nation est grande, je suis tout petit.


Casseurs des villes et banlieues cassées

Au-delà de la non-révolution, on stigmatise les casseurs. Certes, ces jeunes, dont certains ont encore des dents de lait, détruisent, vandalisent sans discernement, dans une rage intense et incontrôlable. S'est-on seulement demandé pourquoi ? L'état des immeubles dans certaines banlieues parle de lui-même. La vie en périphérie des villes est morne et sans intérêt. Laisser des jeunes dans de tels lieux sans occupation n'a aucun sens. Après plus de trente années d'immobilisme, pas étonnant que ça finisse par exploser. L'ascenseur social est en panne, on ne parle plus que des <0,0001 pour cent de la population mondiale gagnant plus de 100 millions de dollars par mois parce qu'ils savent jouer avec les cordes financières de notre système. Le moment n'est-il pas venu de valoriser le réel... le culturel ? Les plus grands casseurs dans les villes ne sont-ils pas ceux qui tuent la vie d'un quartier populaire pour y implanter des boutiques de luxe (cf. cas du quartier Grolée à Lyon) ? De quoi se nourrissent les habitants d'une ville ? De sacs Louis Vuitton achetés par cinq stars américaines ?


Quand tout quitte la logique humaine, il est bon de rappeler les bases de la vie en société. Lorsque la politique et le politique semblent oublier cette base, quelle place doit-on leur accorder pour définir les choix de vie de toute une société ? Me vient curieusement à l'esprit l'image du bac à sable où s'amusent les enfants sous le regard attendri de leur parents...

Wednesday, October 13, 2010

Les Amours Imaginaires

Un film jeune, une caméra sans prétention, une réalité époustouflante et tragique... c'est un peu ce qui ressort de ce film de Xavier Dolan. Qui n'a jamais eu un amour imaginaire ? Qui n'a jamais cru voir l'étincelle magique dans un geste, le comportement d'un ami ou d'une connaissance ?... On passe d'un amour imaginaire à un autre. Fatalité oblige, il reste imaginaire et son souvenir est indestructible. Triste combinaison. Ce film est le fruit de la souffrance. La souffrance de l'être réduit à constamment guetter des signes qui n'ont finalement rien d'objectif. L'objectivité des sentiments est-elle seulement possible ?
Le désir fait pâle figure. Ce qui est filmé, c'est l'épuisement psychologique des acteurs, le cycle infernal dans lequel ils se propulsent malgré eux.

Un film à aller voir entre amis, ou pourquoi pas justement avec son amour imaginaire ?

Saturday, October 09, 2010

L'Atlantique y est pour beaucoup...

Wall Street vu par les Américains et Wall Street vu par les Français... plus que quelques heures de décalage horaire, l'expérience est consternante. Il y a quelques semaines, je voyais le film Cleveland vs. Wall Street, un documentaire de réalisation française poignant relatant les effets de la crise des subprimes sur les populations défavorisées de Cleveland. Des centaines de milliers de personnes à la rue, des quartiers détruits par le vandalisme, un combat associatif contre un regroupement de grosses banques... Ce soir, c'est Wall Street : l'argent ne dort jamais, du réalisateur Oliver Stone, que j'ai vu... une toute autre structure morale et construction du film... d'accord, c'est un film qui se veut "grand public"... certains dans la salle ont tout de même décroché après la première demi-heure. Quand on reste accroché au film, on se rend compte assez rapidement qu'il est ancré dans un schéma traditionaliste américain. Curieux pour un film qui se veut critique ? Le réalisateur, malgré de bonnes tentatives de montrer le côté ostentatoire et factice du monde bancaire, tombe dans le cliché hollywoodien. L'Atlantique qui sépare nos deux continents - et nos visions du monde - y est pour beaucoup, vraisemblablement. 

Ce qui plaît dans le film, c'est l'arrivée d'un Michael Douglas à la peau neuve: le malin trader sort de prison, après huit ans de détention, avec un livre dénonçant les excès du système financier. Génial... mais en fin de compte on se rend rapidement compte qu'il est resté un voyou de la veille... on est dans la critique du système... il est impossible de changer des gens qui en veulent toujours plus - on ne parle ici que d'argent - et qui n'ont aucunes valeurs morales, aucune pensée à long terme. Keynes disait: à long terme, on est tous mort. Certes, mais on sait intégrer depuis 1936 aux modèles économiques la dynamique. Il y a encore la vie, à long terme, et si possible une vie où l'on est better off.

Wall Street montre une image sauvage des banques, un monde sans merci, un monde où l'on joue avec l'argent des autres, où l'on parle d'aléa moral à plusieurs reprises, comme si on allait acheter un camembert au monoprix. A ce moment, un quart de la salle a décroché. 

Vient alors se greffer l'histoire kitsch américaine et qui fait pleurer... elle est dès le début sur les plaques à induction - cuisine américaine de trader oblige -  à thermostat 2... ça mijote... le vieux directeur d'un grand groupe se suicide... c'est triste, on y verse quelques larmes, et heureusement le jeune trader héros du film demande sa copine en mariage... elle dit oui, quelle émotion forte dès lors, par effet d'annonces contre-balancées. D'un côté, on a le bien, la vie, les étapes de la vie à deux, la fille travaille dans un site "de gauche" (de quoi faire trembler bon nombre d'Américains). De l'autre, on a le mal, caractérisé par l'écran télévisé (il ne vient que des infos atroces par la télé durant tout le film), les directeurs de banques, les buildings new-yorkais. Le côté kitsch redouble de volume lorsque le couple s'apprête à investir dans une maison. Il touche son apogée (le périgée ?) lorsque Winnie - la fille - annonce à son fiancé qu'elle est enceinte. Malheureusement, une affaire de fric déguisée en histoire de famille vient ternir le bonheur qu'on leur souhaitait - en effet, sinon le film était fini...

A ce point, on est soit admiratif de cette histoire hollywoodienne admirablement ficelée pour cerveaux fatigués, lobotomisés par une semaine harassante. Le petit trader trouvera le film admirable. Enfin une prise de position honnête ! Il est toutefois autorisé de rester dubitatif, de se demander ce qu'on souhaite démontrer dans cette mascarade à deux sous - qui parle pourtant de milliards de milliards... de mille sabords ?

Oui, ce film a la platitude du billet de 1 dollar. Après un détour par Londres - eh oui, il faut bien rappeler que les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à jouir d'un système financier si orienté vers le bien-être de l'humanité - on revient à New York pour un final où les plus déçus ne pourront verser une larme de crocodile. L'effet hollywoodien à la menthe fraîche ne fonctionne plus pour pleurer : il nous faudrait au moins des oignons de Roscoff. Winnie et son "mec" se retrouvent dans une rue de New York le soir - elle ne veut pas lui pardonner qu'il ait pris contact avec son père sans la prévenir. Soudain, sortant du noir comme un superhéros gentil, le père dit les mots qu'il faut pour réconcilier le couple : "j'ai fait virer les 100 millions de dollars sur le compte de cette entreprise de fusion nucléaire"... et voilà, c'est fini... tableau final: un couple heureux, un gâteau d'anniversaire pour les 1 ans du petit-fils, des gens heureux sur une terrasse new-yorkaise avec du champagne, et surtout des bulles... des bulles... de savon, rassurez-vous, quoiqu'elles sont propices à la spéculation, au sens de réflexion philosophique ici, vous en conviendrez.

Ce film est très bien si la critique, au-delà de celle de Wall Street et du système bancaire, si cette critique s'étend à la vie de patachon que mènent les acteurs de ce système qui disent en être les victimes ou le combattre. Ce film ne montre en rien les ravages du système, ignore la petite gens, reste dans un confort qui laisse songeur le citoyen moyen. Ce film est un navet si la critique se borne à Wall Street, si la romance en marge de l'histoire constitue ce à quoi tout bon américain et citoyen sorti du système éducatif US est censé aspirer... malheureusement je crains fort que c'est le cas... too bad...

Pour conclure sur une note positive, ce film met le doigt sur la signification multiple du terme "spéculer": spéculer, c'est réfléchir, méditer, en philosophie. En économie, c'est tout sauf réfléchir... deux significations à caractère antithétique qui invitent à de franches spéculations...



Monday, September 27, 2010

Un p'tit coin d'paradis....?

C'est la CRIIIIIIISE !!!!.... la crise du logement en France, ça ne date pas d'hier... ça prend juste des proportions de ouf. Les loyers à Paris sont excessivement hauts car le marché n'est pas parfait. Trop peu d'offres de location et une demande très élevée. Pourquoi laisse-t-on faire le marché ? En ce moment les loyers atteignent des niveaux records, les salaires ne compensent en rien ces hausses démesurées. L'accès au logement est entravé par les agences immobilières, qui fortes de leur position sur le marché, dictent leur loi et choisissent les dossiers de manière obscure. Quels sont les critères d'accès au logement ? On se fout pas mal des situations de chacun, le meilleur salaire prime, et de préférence avec de bonnes garanties financières. 
Face à cette recrudescence d'inéquité, il faut agir. Il faut rendre le logement accessible aux actifs jeunes, avec des salaires encore "jeunes"... tout le monde ne peut pas gagner des cents et des mille - surtout avec notre système maniaco-capitaliste du moment. Comment se fait-il qu'avec un CDI on puisse se faire refuser un dossier "parce qu'on est encore en période d'essai"? Personne ne dit cela ouvertement, mais entre deux dossiers, l'un en CDI depuis deux ans et l'autre en CDI depuis un mois toutes choses étant égales par ailleurs, on devine déjà qui gagnera...
Alors on se dit qu'il faut arrêter ce système complexe, où chaque élément devient finalement un outil de discrimination. C'est un peu l'idée et le contenu de ma lettre aux instances suprêmes de la République. Qui sait, avec un peu de chance, on me proposera peut-être trois mètres carrés pour planter ma tente dans les jardins de l'Elysée ?


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SCP/UT/D091197


Cher Monsieur,

Le Président de la République m'a confié le soin de répondre au courrier que vous lui avez adressé le 24 septembre 2010.

Je puis vous assurer qu'il a été pris connaissance avec attention des réflexions dont vous avez bien voulu faire part au Chef de l'Etat.

J'ai aussitôt communiqué vos remarques au Secrétaire d'Etat chargé du Logement et de l'Urbanisme et au sous-préfet, chef de cabinet du préfet de la région Ile-de-France, préfet de Paris plus particulièrement compétents pour les examiner et vous faire connaître la suite susceptible d'y être réservée.

Bien cordialement.


Le Chef de Cabinet
Cédric GOUBET

Thursday, September 23, 2010

Paris sur scène

La nuit Paris ne désemplit son coeur moteur
Et mon coeur pécheur noyé par l'incertitude
Epuisé de battre à blanc blanc quitte la scène
Paris perdus une âme à Paris est perdue

Paris ses quais pour scène et sur mes joues sa pluie
Ses artistes célèbres et leur air d'acajou
Dans le ciel de Paris pleuvent de mièvres larmes
Sous le Pont Mirabeau roucoule coule la Seine

Freine la voiture réfrénée la tristesse
Les nerfs à fleur d'Apo ma main était ta main
Mon regard ton regard et sur le trottoir blanc
Je vais en doux fantôme tuer un corps trop lourd

Friday, September 17, 2010

Oh, la vache !

Ce matin, place de la République à Lyon, des producteurs syndiqués ont installé des stands de vente directe aux consommateurs. C'est fou ce que c'est bon marché ! Les plateaux de pêches à 6€, le kilo de poires à 1,5€, les reblochons à 7€... nettement moins cher que dans la grande distribution. Des pancartes sensibilisent les consommateurs au fin fond du problème de pouvoir d'achat dans notre pays de tradition agricole: la (grande) distribution. A titre d'exemple, une pancarte illustre la hausse du prix de la viande de boeuf dans la grande distribution: +50%, tandis que le prix de vente du producteur a baissé de 8%... Qui s'empoche la différence ? Tiens, tiens, mystère et boule de gomme ! Dans tous les cas, le consommateur paye et a le mauvais rôle de la vache à lait. Les producteurs, qui devraient porter hauts et fiers les armoiries de leur métier, pataugent dans la boue. Contestation quand tu nous tiens !... De quoi créer un conflit de canard entre les vaches françaises et européennes !


Si la grande distribution gagnait ses marges uniquement sur le dos des consommateurs... Il semble qu'elle fasse pression sur les producteurs en maintenant des prix anormalement bas qui ne tiennent pas compte de la hausse accordée au salaire minimum. Résultat: les producteurs perdent beaucoup de blé - au sens ici de tune, flouze, argent, euros sonnants et trébuchants !... et leur pouvoir d'achat en est d'autant plus touché. Quid des aides européennes ? N'entend-on pas que la France reçoit la majeure partie des aides à l'agriculture ? Je suis encore profane sur le sujet...


Oui, notre pays a besoin de réformes, de répartition plus équitable des richesses. Oui, il faut mettre le holà quand le dogme du libre marché détruit le tissu social acquis par plus de 100 ans de luttes des syndicats et réformes progressistes - ce n'est pas un syndicaliste qui parle ! Oui, attelons-nous à ces changements... en commençant peut-être par manger un bon picodon ardéchois ?

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Sunday, September 05, 2010

Eiffelturm in Paris?

Jetzt halte ich dies auch für wahr: in Paris kann man den ganzen Tag in der Stadt herumgehen und den Eiffelturm gar nicht sehen. Ausflug in die Ile Saint-Louis... dort, wo man gutes Eis von Bertillon essen kann. Lust auf einen französischen Kuchen?... Einige gute Pâtisseries - Konditoreien bieten sehr gute éclairs an... Die Seine rauscht. Auf einer Brücke lehnt man sich ans Geländer an und ißt vor einer traumhaften Aussicht in Ruhe seinen Eclair (den ißt man in einem Blitz!). Wo ist der Eiffelturm? In so einem exquisiten Moment ist es gar nicht die Frage. Etwas später geht man ins Marais flanieren. Engere Gassen, Künstlergalerien, nette Avantgarde Geschäfte... Was willst du mit deinem Eiffelturm? Noch einmal hier is's ma völlig wurscht!... Noch später, sagen wir um 16 Uhr, mündet der Spaziergang in den Luxemburggarten. Der Ausflugspartner erzählt eine interessante und lustige Geschichte. Auf die Aussicht paßt man gar nicht auf... Der Eiffelturm enthüllt seine Spitze hinten im Himmel. Und doch hat man ihn übersehen... es ist also wahr: in Paris kann man einen ganzen Tag lang hupfen und hatschen, den Eiffelturm doch gar nicht sehen!

Saturday, September 04, 2010

3000 km en 8 jours...

Dans trois jours, c'est le grand départ pour un voyage de presque 1500km vers l'est. La traversée de l'Europe de l'ouest jusqu'à sa borne la plus à l'est: Vienne. Un voyage de deux jours, suivi quelques jours plus tard d'un voyage de presque 1500km vers - paraît-il - la plus belle ville du monde, LA ville des amoureux, la ville hébergeant la Dame de fer, une ville au coeur métissé: Paris. Vienne - Paris. Que vienne Paris après Vienne, on fait les paris ?

Un voyage par la Suisse et l'Allemagne, par de hauts lieux de culture européenne comme Salzburg, Munich ou Strasbourg. Un voyage éclair dans une Europe aux climats variés. Un voyage alpin d'un bout à l'autre des Alpes: le Leopoldsberg est l'une des dernières collines des Alpes... après, ce sont les Carpates.

Un voyage liant les valseuses parisiennes aux bals viennois, Offenbach à Strauss, le Jugendstil à l'Art Nouveau, la Sezessionsgebäude aux bouches de métro parisiennes, la Karlskirche au dôme des Invalides, la scène underground viennoise aux petits théâtres parisiens... 

Un voyage linguistique allant des Ersatz ou des Vasistas aux schmafu sans Retourfahrt... 
Un voyage dans l'histoire sur les pas de Marie-Antoinette, de Napoléon, de l'Aiglon...

Un voyage dans la littérature de Zweig, ce Viennois dont les histoires voyagent toujours vers l'ouest, de Paris à Monte-Carlo...

Un mic-mac ou Mischmasch dans ma tête, désormais austro-francaise, sensible aux sonorités autrichiennes et à la bonne franquette francaise... mach ma's locker vom Hocker... et à bientôt !

Wednesday, September 01, 2010

Les Parisiennes: histoires croustillantes tout juste sorties du four

Dans le métro, des contrôleurs montent. Le train roule, fenêtres ouvertes. On ne s'entend pas dans ce chaos sonore et ferreux. Paul à Mimi:
"Zut, triple zut ! Les contrôleurs et notre pass qui n'a pas fait bip-bip dans la machine hors service tout à l'heure.
- Tu n'as pas fait pipi ?
- Hein ? Je te dis que les contrôleurs arrivent et que ca n'a pas fait bip-bip !
- Comment ca ? Je ne vois pas le rapport entre les contrôleurs et faire pipi."
Les contrôleurs s'approchent. Une contrôleuse du groupe, corpulente en chair et dans l'esprit, prend les pass sans dire bonsoir. Elle fronce les sourcils et s'exclame dans une voix proche de celle d'Arletty:
"Vous n'avez pas validé vos pass !"
Mimi ne comprend pas encore la situation. Le bruit est tel ! Paul:
"Le tourniquet ne fonctionnait pas. Ca ne pouvait pas faire bip-bip.
- Oui, mais sachez que très bientôt ce sera considéré comme une infraction.
- Mais ce n'est pas nous. C'est le tourniquet qui ne marchait pas là où nous avons pris le métro !
- Oui, mais sachez que très bientôt ce sera considéré comme une infraction.
- Mais ce n'est pas... bon."
Mimi dit alors en souriant à la contrôleuse :
"Ne vous inquiétez pas, Madame. Il n'y aura pas d'infraction : il va attendre d'être à la maison avant de faire pipi !"

Morale de l'histoire: attendez l'arrêt du métro pour vous exprimer !

Sunday, August 29, 2010

Chasseur d'étoiles filantes

Comment chasser les étoiles filantes ? A peine les a-t-on repérées qu'elles se dérobent astucieusement entre les astres du ciel d'été. Un peu comme dans une chanson de Nina Simone, le piano accompagne la chute et les phases lumineuses avant de rester seul dans la pénombre.

Il y a ensuite d'autres chasseurs, par exemple ceux cherchant dans les ghettos pauvres américains des têtes de turcs pour contracter des crédits à taux élevés. Wall Street vs. Cleveland, nous y sommes. Un documentaire procès d'une tragédie causée par les dérives du capitalisme. Plus d'une centaine de milliers de foyers américains à la rue. Des zones résidentielles complètement dévastées par les actes de vandalisme et les pillages. Des traders aux bonus confortables, injustement gratifiés, tranquillement installés dans la pénombre après un passage éclair semblable à celui d'une étoile filante. Les traders sont-ils des étoiles filantes ? La métaphore fait sourire. Dans les deux cas, il faut faire un voeu lorsqu'on en apercoit.

On se dit tout d'abord: comment les gens peuvent-ils être si crédules ? Un type de Cleveland a fait refinancer sa maison de 26 mille dollars deux fois. La première fois par une réestimation à 44k. La deuxième fois par une réestimation à 71k. Comment peut-il croire à une telle hausse ? Comment peut-il seulement considérer le crédit comme une solution dans son cas - crédit pour consommer ?

Il y a ensuite les courtiers, les mauvaises pratiques. On augmente le salaire des clients sur les formulaires afin de procéder à de plus hauts crédits. Il y a la logique des crédits elle-même : si un type est peu solvable, on lui propose un crédit avec un taux à 14% au lieu de 7%, afin de compenser le risque pris... mais comment un type peu solvable au début pourra-t-il rembourser un taux d'intérêt plus élevé ? Comment se fait-il que des banquiers sortis de grandes business schools comme Harvard n'aient pas plus de bon sens dans leur travail ?

Il y a enfin le discours affligeant d'un ancien conseiller du président américain. Comment ne pas rire en entendant le discours idéologique d'un gars qui serait déjà dangereux employé fictivement à la mairie de Paris ? Sa référence pour analyser l'économie actuelle, c'est la Main Invisible d'Adam Smith - fin 18e siècle... rire gras ! Sûr qu'Adam Smith a développé son concept en tenant compte de la titrisation des crédits, du système boursier de Wall Street. Sa vision de l'histoire économique, c'est la pauvreté partout dans le monde jusqu'à ce que le capitalisme - américain - vînt sauver la planète. Les Chinois ont vécu dans la pauvreté pendant des siècles, les Indiens aussi... 4000 ans d'histoire chinoise passent avec lui à la trappe. Cet ancien conseiller s'est-il seulement une fois demandé combien de personnes le capitalisme et ses dérives a-t-il rendu pauvres ?

Bien d'autres éléments de ce documentaire laissent coi. Simplement aller voir le film... et croire ce que les oreilles entendent !..

Thursday, July 29, 2010

24 heures dans la vie d'une femme

Zweig le raconte avec merveille, parfois la raison qui semble faire la force de l'être humain sait le quitter. C'est à ce moment - hautement déraisonnable - que l'essence de l'être se dévoile. C'est une chair de sentiments et d'impressions parfois succints qui arborent un ciel nouveau étoilé.

Petite marche entre les bons de ce monde. La période des soldes touche à sa fin. Pour s'habiller en textiles nobles, merci de patienter jusqu'à janvier prochain: vous pourrez alors enfin, avec quelques mois de retard, profiter de la dernière tendance. Quel supplice de ne pas faire partie de ce monde riche et insouciant, mais aussi quel soulagement que celui de pouvoir s'attacher aux traits des êtres alentour autres que leur apparence vestimentaire ! Cette description de la bourgeoisie de Zweig me fait sourire. Peu de changement en bientôt un siècle de capitalisme. Si ce n'est le fait qu'aujourd'hui, les traits critiqués par Zweig remplissent les pages de magazines aux noms plus spirituels les uns que les autres... La couche d'ozone ? Les forêts en Amazonie ?... A l'ère du tout numérique, jamais le visuel sur papier n'a été plus important. On nous pollue les écrans avec de la publicité, et dans les rues les flyers recouvrent le bitume. On institue le travail le dimanche, on veut accélérer le rythme de consommation, on crée le mode de vie acheteur. Alors, stop ! Je dis non !...

Quand pourrai-je enfin petit-déjeuner tranquille avec un oeuf à la coque et des mouillettes ?

Je dis non à cet emportement qui se dit moderne et de son temps. Je dis non à la politique de persuasion, à l'endoctrinement médiatique. Comment la raison arrive-t-elle à nous faire construire de telles horreurs ? Ce sera 24h dans la vie de l'Humanité...

Monday, June 07, 2010

Les Simonades - limonade fraîche et pétillante pour l'esprit !

« Madame Mabille avait répondu qu’elle redoutait, pour une jeune imagination, les pièges du romanesque mais non du réalisme. »

« Ma vie serait une belle histoire qui deviendrait vraie au fur et à mesure que je me la raconterais. »

« « Je voudrais m’endormir et ne jamais me réveiller », disait-elle, et je passai outre ; je savais pourtant combien il peut faire noir dans un cœur. »

« Il souhaitait que son existence demeurât quelque temps encore un grand jeu hasardeux. Tour à tour, les jours qui suivirent, je lui donnai raison et tort. Je décidai que je l’aimais, puis que décidément je ne l’aimais pas. J’étais dépitée. Je restai deux mois sans le voir. »

« Je me repris à l’aimer. J’avais été si loin dans l’indifférence, et même dans le dédain, que ce retour de passion m’étonne. »

« Comme un pendule en folie, j'oscillais frénétiquement de l'apathie à des joies égarées. J'escaladais la nuit les escaliers du Sacré-Cœur, je regardais scintiller dans les déserts de l'espace Paris, vaine oasis. Je pleurais parce que c'était si beau et parce que c'était inutile. Je redescendais les petites rues de la Butte en riant à toutes les lumières. J’échouais dans la sécheresse, je rebondissais dans la paix. Je m’épuisais. »

« Mon pauvre cerveau ! disait-elle en prenant entre ses mains sa petite tête aux cheveux courts. Penser que je ne peux compter que sur lui ! que je dois tout tirer de lui ! C’est inhumain : un de ces jours il va flancher ! »

« Si vous saviez comme je suis spirituel en hongrois ! »

« Un seul printemps dans l'année, me disais-je, et dans la vie une seule jeunesse: il ne faut rien laisser perdre des printemps de ma jeunesse. »

« Je permettais tout à autrui ; mais dans mon propre cas, dans celui de mes proches - de Jacques en particulier -, je continuais à appliquer les normes de la morale chrétienne. »

« Sartre répondait exactement au vœu de mes quinze ans : il était le double en qui je retrouvais, portées à l’incandescence, toutes mes manies. Avec lui, je pourrais toujours tout partager. »


Simonades extraites des Mémoires d'une jeune fille rangée.

Thursday, June 03, 2010

French signature

Tout est dans l'allure !

(Photos: Figaro Madame)
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Tuesday, May 25, 2010

Up in Lyon: un four total en plein centre-ville lyonnais !

Je me suis promené hier en journée et le soir entre le pont Lafayette et la place de la République. Le lieu ressemble à peu près à une ville fantôme américaine des westerns, à la différence près que dans la ville fantôme, il y a encore un saloon d'ouvert. Nous sommes pourtant en plein centre-ville lyonnais...

Je n'avais pas mis les pieds à Lyon depuis 4 ans. Les vitrines de ce quartier sont taguées d'une illusion du luxe où il est écrit "up in Lyon"... Qu'est-ce qu' "up in lyon", ce nom si aguicheur qui ne produit que misère? C'est le nom qu'a donné une entreprise immobilière au quartier Grolée qu'ils ont pratiquement racheté dans son ensemble. Shaftesbury Asset Management, un real estate américain co-dirigé par un certain Miles d'Arcy et son acolyte francais Philippe Camus, un ancien de l'Ecole Normale Supérieure.

"Up in Lyon" loue au prix américain le mètre carré lyonnais. Résultat: "up in Lyon" est un four total et conduit le quartier tout droit "down to hell". Quand je pense que la rue Carnot pourrait abriter de nombreuses guinguettes et petits bistrots sympas dans une ambiance francaise aussi recherchee par les touristes... On aurait pu rendre la rue zone piétonne, avec des terrasses et des lampions partout. Mais on a fait mieux: la rue déserte fait penser à cette pub Lancel avec Vanessa Paradis: "Place Vendôme, minuit". Place au luxe froid, apportant vide et tristesse!

C'est lamentable et révoltant de voir qu'une fois de plus, on pense aux intérêts privées au lieu de penser aux habitants du quartier et de la ville. Comment peut-on en tant que Maire d'une ville faire une erreur pareille? L'heure est grave, d'autant plus que ce même real estate a acheté la société des docks lyonnais, en charge d'un autre quartier de Lyon... Quid des appels d'offres? Pourquoi le Maire de Lyon ferait-il à deux reprises la même erreur stratégique?

En tout cas, on peut remercier toutes ces personnalités de l'ombre - le Figaro Magazine dont c'est la saison ne les mentionne pas - de contribuer à la mort du centre-ville. Personne ne semble râler ici, l'anesthésie est ce que les marchés financiers sont à la mondialisation, générale.


Grolée, futur quartier de luxe ? (Lyon)
envoyé par telelyonmetropole. - L'info video en direct.

Friday, May 21, 2010

An der schönen blauen Rhone - Le beau Rhône bleu

Cette journée était propice à la promenade le long des berges du Rhône. Un peu comme Strauss a écrit le beau Danube bleu, le Rhône prend une allure de Danube sous le ciel ensoleillé et rappelle cet air de valse exquis viennois. Le charme de Lyon réside dans ses deux fleuves. Les berges malheureusement vides et malodorantes pourraient accueillir paillotes, chaises longues et guinguettes! Ce serait magnifique... en attendant, il est intéressant de photographier les lignes. Les lignes des ponts, la sinuosité des berges sont des éléments intéressants de l'architecture lyonnaise.





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Thursday, May 20, 2010

Histoire d'Elégance

Histoire d'élégance, c'est une histoire d'intérieur. C'est une histoire qui va du rez-de-chaussée au quatrième étage des Grands Magasins. Pourquoi les parfums sont-ils toujours au rez-de-chaussée ? Sans doute histoire d'élégance... Et quand on arrive au troisième étage, c'est l'élégance de la table, une mise en scène magique et chaleureuse qui s'offre au curieux amateur de sensations colorées. L'art de la décoration de table, de la nappe à carreaux Vichy au vase alambiqué, s'accompagne gaiement de l'art floral. L'ikebana au Printemps? Cela peut paraître exagéré. Observez les vendeurs et vendeuses mettre en place chaque brin, chaque fleur, vous acquiescerez.
Il y en a pour tous les goûts. Vous désirez? Des couverts verts ou rouges? Des oranges? Des violets? C'est par ici et un choix presque indigne de notre temps s'offre à nos yeux. Quelle opulence, quel choix! Tous les fantasmes sont ici traités avec raffinement et parcimonie. Et pour ceux qui ne sont pas dans leur assiette, il en existe avec des représentations d'hommes célèbres... vu Arthur Rimbaud... manger sur son visage? et si tous ces parfums faisaient frissonner sa narine? La poésie française en tremblerait, pour sûr! Histoire d'élégance histoire d'être élégant est une histoire à prendre avec des pincettes... rouges? vertes ou oranges? violettes? Peut-être roses.







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Une victime au pays de la mode...

Je me promène, je me promène, je me promène... et ça me change les idées. J'observe les passants, je cherche le beau, fais les vitrines et ça m'occupe. Il y a la mode, il y a les modes - observation, analyse, chasse, enquête. Au détour d'une rue, je passe devant une boulangerie. Quel est le goût du pain au chocolat ici ? La France apporte les turpitudes les plus invraisemblables et l'inconscience de la séduction. Pas de pain au choco maintenant ou c'est le passage obligé par la taille supérieure. On en voit une passer la taille mannequin et c'est bon: retour dans le droit chemin, même si tout semble aller de travers. Les affiches, les panneaux publicitaires, têtu la fashion en tête, c'est le Printemps. Dans les vitrines carrées, rectangulaires, transparentes, l'idéal se vend au prix qu'on adore - j'adore. Des montres aux parfums en passant par les foulards en vogue, je cherche le trésor, l'objet charnel qui me donnera de l'allure - homme sport ?...



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Tuesday, May 11, 2010

...dans les planches glissantes...

(...)
Il est toujours bon de relativiser ce qui se passe dans la vie. C’est un peu ma devise cachée. Si je ne la suivais pas, il y a belle lurette que j’aurais sauté par la fenêtre ! Les trottoirs des villes ne seraient pas fréquentables. L’âme saturnienne aux abois, Il pleure dans mon cœur / Comme il pleut sur la ville. Verlaine. Laisse-moi ce plaisir de t’écrire les lignes qui suivent. Le temps est gris, les façades sont grises et les gens aussi, s’ils ne sont pas grisés. On est lundi matin. Je me regarde dans le miroir de la salle de bain. Tout le monde est parti, je suis seul dans l’appartement. Je vois mon visage mal rasé. Salut, poupée. Je ne suis pas belle, ce matin.
(...)
Me prendre pour un héros obscur d’un chef d’œuvre cinématographique ? Clairement j’opterais pour la deuxième solution. Et cela peut paraître surprenant : Truffaut aide à relativiser.
Se laisser raconter des histoires par les anciens de sa famille, cela aide aussi. Je me rappelle il y a à peine deux mois au téléphone lorsque ma grand-tante de 95 ans me raconta l’Armistice. Son Armistice. Les bouquins d’histoires ne se préoccupent guère de la vision de la petite fille de trois ans. Elle était dans les jupons de sa mère, la voyait s’affairer à droite et à gauche, déplacer les meubles, préparer des plats, enrouler les tapis. Ce soir, nous allons faire la fête, mon cœur, lui dit sa mère à la chevelure resplendissante. En effet, plus tard un Monsieur arriva. Ce Monsieur dansa follement avec sa mère, ce Monsieur était joyeux et avait un air honnête. Ce Monsieur, elle le regardait avec considération et se dit qu’elle pourrait l'aimer comme son père. Ce Monsieur fut le premier souvenir de son père, inscrit dans sa mémoire à l’instar de hiéroglyphes gravés dans la pierre d’un tombeau pharaonique. Quelle taille donner à mes histoires face à des souvenirs de cet acabit ? Voyez que je relativise !... Cela fait du bien, me calme. C’est une sorte de drogue douce pour cerveaux tracassés.
(...)

Wednesday, April 28, 2010

Les planches glissantes... nouvelle ou roman court?... en cours...

(...)

De ma fenêtre d’appartement, je vois une foule déchaînée, effrontée par sa bonne santé, sa soif d’acheter, de comparer, de détruire et casser. Les gens marchent, se bousculent, accélèrent, se doublent, parfois trébuchent. Ils se voient à peine. Dans un stress sempiternel, ils essayent de se tenir par la main, s'embrasser et vivre dans une insouciance créée de toutes pièces. Et si c’était moi ? Je me vois entrer dans la boutique en face, essayer un pantalon, un deuxième… oh, et puis non, ce sera plutôt ce chemisier rayé. Je me vois à la boulangerie en train d’acheter un croissant et deux pains au chocolat. Je me vois au rayon savon chez Zara Home hésiter entre green herbs et tangerine. Je me vois au Muji de Saint-Sulpice choisir des petits carnets et des stylos à pointe 0,5mm. Je me vois lire au Volksgarten à Vienne par une belle après-midi de juin. Je me vois en promenade avec des amis sur le boulevard Hausmann pour y découvrir les vitrines de Noel. La vie a des côtés plaisants qu’on réalise une fois arrêté.

J’ai sauté du train en marche et je le vois maintenant passer. Quid du quotidien viennois ? Le trouverai-je si amusant à mon retour ? Comment se déshabituer de prendre son temps ?

La douleur. Elle hante les journées et les nuits. Elle déstabilise. En toile de fond le souvenir de la première nuit à l’hôpital. Jamais je n’aurais imaginé que le corps humain puisse faire ressentir de pareilles douleurs. Les doigts se crispent, l’abdomen prend une crampe, les narines se mettent à vibrer, les lèvres se figent. On a l’impression de se cristalliser. On perd le contrôle de soi-même. La douleur règne en maîtresse dans un corps qu’on ne reconnaît plus comme étant le sien. On gémit, on crie, on hurle à chaque nouveau coup de marteau. Les yeux vacillent. Rapidement, l’infirmier arrive. Il administre une dose de morphine et essaye de rassurer, de calmer, de rationnaliser. Sur une échelle de 1 à 10, où situeriez-vous la douleur ? Au début, on dit 5, on ne s’avance pas trop. Puis lorsqu’on connaît les crises de douleur, on comprend le sens d’un 8 ou d’un 9. Mais qui n’a jamais osé dire 10 ? Ce chiffre-là, je le réserve pour l’innommable. Sans doute serai-je inconscient depuis longtemps à ce moment-là.

***

Deux semaines ont passé en amnésie sociale. J’ai évité de sortir, de peur que quelqu’un me bouscule, mais aussi parce que le corps n’y tient pas. Puis vient ce matin où, malgré la fatigue d’une nuit bâclée, la couleur du ciel rappelle combien il est bon de se promener, de sentir sur sa peau les rayons d’un soleil de printemps nouvellement sacré. Aucune motivation extérieure n’est alors nécessaire. Un peu comme les tortues marines gagnent la mer à leur naissance, un instinct profondément humain appelle à quitter son chez soi, à aller au contact de cette foule qu’on détestait encore quelques heures auparavant.

J’ouvre la porte cochère. La lumière du jour jaillit tel un jet d’eau impétueux. J’avance la tête au dehors. Ebloui par le soleil de midi, je la retourne aussitôt. Pour la première fois depuis mon retour imprévu, j’aperçois mon ombre. Je respire un grand coup et me lance. Il faut savoir se faire violence. La journée est admirable.

(...)

Tuesday, April 20, 2010

Un peu comme Antoine Doinel?

La saga de Truffaut sur les aventures d'Antoine Doinel est remarquable. Je ne comprends pas pourquoi certains films ne rentrent pas dans l'enseignement obligatoire des lycées... tout a commencé par les 400 coups, un film semi-autobiographique qui raconte l'enfance peu chanceuse de ce petit Antoine. Quelques années plus tard, Truffaut met en scène la suite, avec le même acteur pour le premier rôle, Jean-Pierre Léaud. Un troisième film paraît: baisers volés, suivi de domicile conjugal et l'amour en fuite. Cette saga sur presque trois décennies est un véritable chef d'oeuvre du cinéma francais, intéressant sur le plan autobiographique, la mise en abîme qui s'opère dans le cadre réalisateur-acteur acteur-écrivain et le style cinématographique exquis de Truffaut! Je suis fan.

Comment définir une personne sans adjectif qualificatifs? La réponse est dans Baisers volés quand Antoine se surprend à répéter face au miroir le nom de deux femmes qu'il prétend aimer. Quelle scène époustouflante de vérité!

Et si cet Antoine, ce n'était finalement pas ce que chacun rêve un peu d'être? Autonome et débrouillard, aimant et aimé, quelque part facile à vivre et trouvant une solution à tous les problèmes, parfois sans vraiment les cerner, sans vraiment savoir ce qu'il veut, vivant sur ses envies du moment. Toutefois, il trouve la patience et l'énergie pour écrire. Il s'en sort financièrement et semble s'accomplir.

Paris. L'espace joue un rôle important dans ses films. Truffaut a sa facon de filmer Paris. Il joue sur les facettes de la ville, les quartiers, le métro, les balcons, les bistrots. Filmés ailleurs, une toute autre atmosphère se dégagerait des films...

Sunday, April 18, 2010

Une vie de magazine...

Vous est-il déjà arrivé de penser que vous meniez une vie de magazine? Mes deux dernières semaines se résument à la lecture de magazines de déco et du Figaro Madame, d'autres lectures comme Simone par exemple m'étant encore difficiles, non pas par manque d'intérêt, mais parce qu'un picotis ou une douleur musculaire ou nerveuse vient toujours s'immiscer entre deux mots. Le magazine, basé bien plus sur l'image, m'est alors plus agréable. Je sais maintenant que la nouvelle pub du Caron pour femme n'est pas du tout réussie. Je connais la mode homme préconisée par le Figaro, mettant à l'honneur cette année le short et la barbe: le poil revient en force pour cet été. Le conseil détox d'une actrice british est de boire une cuillère d'huile d'olive avant de dormir... et la cerise sur le gâteau: la rubrique people de Stéphane Bern, où l'on voit princesses, barons et Karl Lagerfeld en déshabillés aux mille et une couleurs se pavaner grassement. La vie de magazine, c'est vraiment chouette. J'adore la déco de la cuisine très an yeah, un peu "out" comme ils l'écrivent eux-mêmes et pourtant tellement "in" sur le revers.
Pour accompagner la vie de magazine, il y a un chocolatier lyonnais dont on devient tellement accroc qu'on croirait à une religion: le dufouisme. "Au nom dufoux." "Ramène." Et c'est une sorte d'ostie en chocolat à paillettes glamour-or que vous attrapez en bouche, avec ganache fondante. Ne colle pas au palais. Figaro Madame? Oui. Déco? Oui, oui! La vie de magazine, c'est savoir dire ce oui enfantin que l'on retrouve chez les enfants dans le film "un homme et une femme" de Lelouch.

Les terrasses du Printemps

Lyon. Deuxième ou troisième ville de France, de nombreuses terrasses et deux fleuves. C'est le décor pour ce Printemps si précipité. Derrière la rue de la Ré, pas loin de l'hôpital et d'une brasserie réputée, entre une pizzeria et un bar gay friendly, une terrasse ensoleillée. Ici s'affalent les Lyonnaises et les Lyonnais, bimbos, chics, parfumés. On navigue entre les genres et les styles, tous plus honorables les uns que les autres. Les arbres libèrent les premiers bourgeons et les bourgeons leurs premières fleurs. Comme un été prématuré, quelque part inespéré, on se laisse aller à la romance ambiante et se surprend à rêver. Salade légère ou pizza? Le serveur vous tirera de votre rêverie fine et vous répondrez: les deux. Vous ne serez pas décu! Les salades sont copieuses et variées et les pizzas ont une pâte fine comme le sable sur les dunes et sont amoureusement garnies. Retombons nous alors dans le coquillage et crustacés? Tout cela est dénué de sens.

Sur les berges du Rhône, on vit paisiblement. Certains sont assis en terrasse, discutent en famille, entre amis. D'autres sont allongés dans l'herbe et prennent un bain de soleil. Assis sur un muret à l'ombre du platane aux feuilles naissantes, humant le souffle délicat du mistral, on se surprend à fredonner "entre les deux mon coeur balance".

Thursday, April 15, 2010

les planches glissantes

Le monde bouge, s'active, s'agite et lorsqu'on fait partie de cette activité de fourmi fonçant tout droit sans regarder, on ne remarque pas à quel point ce tralala qui tend plus vers le marasme de toute une espèce que vers son apogée est inutile et fallacieux. Et puis soudain il y a les planches glissantes. Ces planches qui à elles seules sont capables de changer le destin d'une fourmi parmi tant d'autres. Ces planches du carrousel du port de Honfleur affranchies par tant de sauts et de pas d'enfants, dévastées par les pluies normandes, vraies moussons atlantiques. Ces planches aux contours parfaits et si chaleureuses qu'elles invitent l'inconnu à gambader dessus. Ces planches toutefois sournoises qui font glisser, chuter sans finesse les badauds aux os fragiles. Ces planches, elles m'ont attrapé dans la fraîcheur de ma jeunesse, dans l'insouciance de mon adolescence tardive et j'ai chuté.
La chute d'un corps. Rapide, presque silencieuse, sans cri, sans heurt. Le corps chute et c'est tout autour le monde qui bascule. On est sonné. La tête saigne-t-elle? Je ne crois pas. On entend des voix inquiètes approcher. Non, je vais bien, voudrait-on dire, mais on peut à peine le chuchoter: la voix comme mutilée, on ne peut parler. Il est impossible de se relever. Le bras droit nage curieusement dans la manche du blouson. On commence à comprendre, à réaliser, à graver en soi les premières images d'un drame lourd de conséquences. On se fait aider, on balbutie quelques mots saugrenus, on s'en veut. Finalement rien n'y change, les faits sont là. Les pompiers arrivent et le monde s'arrête: le corps lui-même est atteint et il est inconcevable de continuer sans un passage par la case hôpital.
L'hôpital, c'est la découverte de la douleur et l'expérience de la morphine, la rencontre d'une myriade d'infirmiers et infirmières, aides soignantes et médecins au service du soulagement de la douleur et de la "réparation": nous sommes des playmobiles, avec une âme et un coeur en plus. Et ces deux éléments apportent beaucoup, il faut reconnaître!
Il y a les amis, le réconfort, les visites, les appels. Il y a tout ceux qui nous entourent et nous font du bien. Les amis, c'est une sorte de morphine, lorsqu'ils nous soulagent et apportent du bonheur entre quatre murs d'un blanc stérile.
Puis il y a la sortie, le début de guérison, la peur de tomber, d'être bousculé par la foule déchaînée, effrontée par sa bonne santé. Le repli chez soi. On voit d'en haut les gens marcher, se bousculer, accélérer, doubler, parfois trébucher. On les voit aussi se tenir par la main, s'embrasser et vivre dans l'insouciance de leur jeunesse. Ah, la jeunesse! A quand le regain d'énergie? Affaire à suivre...

Friday, March 26, 2010

Un péché mignon: la crème Catalane

Pêchée tout droit du sud méditerranéen, où poussent les meilleurs agrumes d'Europe, la crème Catalane nous fait découvrir la Catalogne par le goût de ses citrons!... Pour la recette, voyez ici la fameuse expérience réussie grâce à José Maréchal et son livre... quand vous avez des oeufs dans le frigo et ne savez qu'en faire, n'hésitez pas une seconde: la crème Catalane!
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Friday, March 19, 2010

J'ai testé: Pâques!

Ce soir, grande opération codename "tasting chocolate" avec un lapin d'or au chocolat au lait Lindt. Sur 5, je donne 4 à la qualité du chocolat. Onctueux, fond agréablement dans la bouche, on perçoit le goût de la graine de cacao du Kenya mélangé au lait des vaches alpines. L'emballage est rigolo, avec ce petit grelot pascal... pascal, pascal... et je me dis que cet adjectif est curieusement intéressant, si peu usité!... imaginez-vous en train de parler des lapins en chocolat pascaux! Ca fait bête, mais c'est chouette...
Encore plus chouette d'ailleurs, les lapins en chocolat que vend Migros en Suisse. Frey fait des lapins très bien!... et là c'est une corde sensible que je touche, un peu comme lorsque Simone raconte ses leçons de gymnastique dans les mémoires d'une jeune fille rangée. Rangée, Simone, avec tout de même des idées qui dérangent!... Les idées qui dérangent, soit, mais qui? Elles dérangent celui qui les a en tête tant qu'il les garde pour lui, puis elles dérangent les autres quand il les dit! C'est un peu ce qui lui arrive, à Simone...
Et puis il y a Truffaut. Ce grand cinéaste qui a mis en scène son enfance difficile entre sa mère sans tendresse et son beau-père. Les 400 coups... un chef d'oeuvre du cinéma français. Un film où l'on découvre Paris comme l'enfant de 15 ans le vit dans les années 50. Une éducation nationale au visage redoutable et tiré. Une part d'onirisme lorsque l'on voit la mer. La mer... magique, soyeuse, caressante. Ce jeu homonymique entre les mots et le paradoxe sulfureux qu'il laisse jaillir.
Enfin, il y a Pâques. Fête religieuse, crise de foie commerciale... on l'aurait peut-être dit en mai 68: "mange ton lapin et tais-toi!"

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Thursday, March 18, 2010

Die Welt war nie so schön für mich !

Während Anarchisten auf der Mariahilferstraße demonstrieren und bedrohliche Botschaften skandieren, während Jugendliche auf den Boden der Klosterneuburgerstraße spucken (ist es da eine neue Krankheit - schlechte Erziehung ???)... Worauf wollte ich hinaus? Ich hab den Faden verloren!


Privilegierter Moment im Café Halle, mit Schokotorte und großem Brauner?... Der Teller schaut so aus, als würde er direkt vom Habsburger Depot kommen!... Im Sisi-Teller erscheint die Welt heller und heiterer.


Während sich Menschen etwas Gutes vergönnen, während die Welt Mauern baut und zerstört, während Menschen wegen Belanglosigkeiten zusammenkrachen und streiten... baut Wien eine neue Mauer: die "Augartenspitzer Mauer"!... Blöd fühlt man sich, wenn man weiß, es gab erst vor ein paar Wochen die von der SPÖ sehr beliebte Wiener Volksbefragung. Da haben die Komplizen des Bürgermeisters unheimlich interessante Fragen gestellt. Ein offizielles Riesenschlamassel, an dem 30% der Wahlberechtigten teilgenommen hat! Die Lehre davon: die Politiker hören nur zu, was sie hören wollen. Und wenn Leute dem Bau eines Konzertsaales am Augartenspitz entgegenstehen, ist es der Stadt völlig egal, solange private Finanzierung dahinter steckt... und wer es wagt, sich anzunähern, steckt sich gleich in den Hintern einen Stachel!... Ja, meine Damen und Herren, oberhalb der Wand des Augartenspitzes in der Castellezgasse ist ein Stacheldraht montiert worden! Die Baustelle wird rund um die Uhr bewacht...! Ein Niemandsland... eine zu wahre Darstellung politischer Missbrauche!


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Ikebana ?

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Sunday, March 14, 2010

La bonne franquette

Et si c'était tout simplement le nom du futur café ?... Bien manger. Où? A la bonne franquette!

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Monday, March 01, 2010

...im Theater an der Wien...

Cantatrice

Ta lamentation s’épanche sur les violons
Et la raison, désorientée par ta voix
Vient crever sur le devant de la scène.
Dans le noir abyssal, ton cri est femme.

Tout l’univers tangue autour de moi.
Enivré par l’alcool, ta robe de satin
Devient un drap de soie fine immaculée,
Tu es divine et ton chant m’inspire !

Viennent les violons à nos oreilles
Et je sens mes tympans rêver du Printemps
La vocalise devient joie, les sentiments éclatés
On voit le bleu et le vert nous réchauffer.

Tel un bouquet de mille fleurs
L’orchestre dégage un parfum baroque !
Sortie du noir la femme fatale
Combat en vain les meurtrissures du destin.

Friday, February 26, 2010

Mars avant l'heure!

Ca y est, à peine février fini que Mars montre déjà ses rougeurs !... On voit très bien Mars en ce moment...


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Tuesday, February 23, 2010

Zum Thema Volksbefragung: Antwort der Grünen!

Sehr geehrter Herr R.!

Danke für Ihr mail.

Wir sind uns des Problems bewußt und haben bei der letzten Landtagssitzung diesbezügliche Anträge eingebracht. Am Freitag wurde im entsprechenden Ausschuß (Frauenberger) der Antrag mit genau der Begründung abgelehnt, wie er auf dem blog zu lesen ist.

Unsere juristische Meinung ist, dass die Begründung zumindest sehr fragwürdig ist.
EU-BürgerInnen sind grundsätzlich auf Gemeindeebene wahlberechtigt, siehe z.b.

http://www.help.gv.at/Content.Node/32/Seite.320330.html

In Wien sind sie es deswegen nicht, weil eine Gemeinderatswahl auch gleichzeitig eine Landtagswahl und dies nicht mehr der "kommunalen Ebene" zuzurechnen ist (auch das ist eigentlich hinterfragenswert).

Bei einer Volksbefragung wird aber sehr wohl zwischen Gemeinde- und Landesebene unterschieden. Es handelt sich um eine Volksbefragung auf Gemeindeebene. Es ist daher ein Unterschied, ob EU-BürgerInnen bei einer Volksbefragung auf (Wiener) Gemeindeebene teilnehmen würden (unsere Juristen meinen: NICHT VERFASSUNGSWIDRIG) oder bei einer Gemeinderats(=Landtags)-wahl teilnehmen (vielleicht: VERFASSUNGSWIDRIG).

Die Wiener Grünen werden sich überlegen, wie sie weiter vorgehen.

Mit freundlichen Grüßen
Ihr Dialogteam der Wiener Grünen

Wednesday, February 17, 2010

Salade parisienne au coeur de Vienne...

Voyage dans Paris au cœur de Vienne
A l’aventure, près du Canal, de la Seine
On badine sur les quais alanguis
On joue sur les pelouses à grands cris.

Près de la place centrale au café
En terrasse les commérages vont bon train
Dans la salle le petit-déjeuner embaume
L’air matinal et frais. Le pavé de ma rue

Que Simone et Jean-Paul ont descendu
Cubique et cabossé ce pavé a vécu !
Approche les Grands Boulevards et tiens-toi
Dans les rues circulaires où la fille en fourrure

L’œil pervenche et les cheveux blonds
Déambule le regard sur les ponts.
Elle écoute à Paris les violons grincer
Comme ils grincent dans le cœur des madeleines.

Harassée, déprimée, dégrisée, la peur s’enfuit
Il neige dans les cœurs comme il neige sur Vienne
Divagant sur le Pont de celle que je crois Seine
J’admire ce Wiener Pont des Arts qui ne tienne !

Que l’on puise dans ses ressources imaginatives
Que rosisse tout ce qu’on touche du regard
Paris restera Paris quoiqu’il advienne
Et Vienne, sous la butte dorée, de Paris la fidèle.


Friday, February 12, 2010

Was Europa da zu sagen hat...

Hallo,
In Wien findet derzeit eine Volksbefragung statt, und EU-Bürger dürfen nicht mitbestimmen.
Ich finde es unfair, dass Ausländer überhaupt keine Stimmberechtigung da haben, wenn es um die Stadt Wien geht. Ich wohne seit dreieinhalb Jahren hier und zahle auch Steuer. Meine Meinung möchte ich auch geben können.
Unten finden Sie die Antwort, die ich von der Stadt Wien bekommen habe. Ist in Europa die Teilnahme zu lokalen Wahlen bzw. Befragungen für EU-Bürger nicht vorhanden?

Vielen Dank im Voraus für Ihre Antwort.
Mit freundlichen Grüßen, AR


Sehr geehrter Herr R.,
wir bestätigen den Erhalt Ihrer Nachricht. In Antwort auf Ihr Schreiben möchten wir Ihnen folgendes mitteilen:
In Antwort auf Ihr Schreiben möchten wir Ihnen mitteilen, dass das Recht, bei Volksbefragungen teilzunehmen, nicht auf europäischer Ebene regelt ist. Wir möchten Ihnen daher bestätigen, dass die von Ihnen aufgeworfene Frage unter nationale Gesetzgebung fällt.
Ebenfalls könnten für Sie die folgenden Informationen von Interesse sein:
Unionsbürger haben das passive Wahlrecht bei den Kommunalwahlen in ihrem Wohnsitzmitgliedstaat unter denselben Bedingungen wie die Staatsangehörigen dieses Landes. Der wichtigste Grundsatz ist die Pflicht zur Gleichbehandlung von Unionsbürgern, die in einem anderen EU-Mitgliedstaat leben, und Staatsangehörigen des Wohnsitzlandes.

Weitere Informationen zum aktiven und passiven Wahlrecht finden Sie auf den Seiten „Europa für Sie“ unter folgender URL:
http://ec.europa.eu/youreurope/nav/de/citizens/living/election-rights/local-elections/index_de.html

Weiterführende Informationen finden Sie zudem auf den Seiten der Generaldirektion Freiheit, Sicherheit und Recht der Europäischen Kommission unter folgender URL:
http://ec.europa.eu/justice_home/fsj/citizenship/political/fsj_citizenship_vote_de.htm

(...)
Wir hoffen Ihnen damit weitergeholfen zu haben.
EUROPE DIRECT Kontaktzentrum
www.europa.eu - Ihr direkter Weg zur EU!

Thursday, February 11, 2010

Wien will's NICHT wissen !

Grüß Gott,

Ich finde es schade, dass ich als Wiener und Steuerzahler nicht abstimmen darf. Ich bin zwar nichtösterreichischer EU-Bürger, wohne aber seit mehr als dreieinhalb Jahren in Wien. Es ist ja meiner Meinung nach legitim, dass ich mitbestimmen darf!
Zu den 5 ausgesuchten Themen habe ich natürlich eine Meinung. Warum zählt sie dann nicht, nur weil ich kein Österreicher bin? Warum bekomme ich die Wien-Zeitung, wo es groß geschrieben steht "Wien will's wissen", wenn Wien's nicht wissen will?

Danke für Ihre Antwort.
MfG, AR


Sehr geehrter Herr R.,
Volksbefragungen sind Instrumente direkt demokratischer Willensbildung und sind in der österreichischen Bundesverfassung verankert. Artikel 49b Absatz 1 des Bundes-Verfassungsgesetzes sieht eine Volksbefragung über Angelegenheiten von grundsätzlicher und gesamtösterreichischer Bedeutung vor, zu deren Regelung die Bundesgesetzgebung zuständig ist. Eine Volksbefragung hat dann stattzufinden, sofern der Nationalrat dies auf Grund eines Antrages seiner Mitglieder oder der Bundesregierung nach Vorberatung im Hauptausschuss beschließt. Wahlen sowie Angelegenheiten, über die ein Gericht oder eine Verwaltungsbehörde zu entscheiden hat, können nicht Gegenstand einer Volksbefragung sein.
Nach Artikel 49b Absatz 3 des Bundes-Verfassungsgesetzes ist bei Volksbefragungen stimmberechtigt, wer am Befragungstag das Wahlrecht zum Nationalrat besitzt.
Für die Gemeinde sieht das Bundes-Verfassungsgesetz in Artikel 117 Absatz 8 vor, dass in Angelegenheiten des eigenen Wirkungsbereichs der Gemeinde der Landesgesetzgeber die unmittelbare Teilnahme und Mitwirkung der zum Gemeinderat Wahlberechtigten vorsehen kann.
Die österreichische Bundesverfassung sieht in Artikel 117 Absatz 2 als Voraussetzung für das Wahlrecht zum Gemeinderat aller österreichischen Gemeinden die österreichische Staasbürgerschaft vor. Damit ist diese gemäß Artikel 117 Absatz 8 der österreichischen Bundesverfassung aber auch Voraussetzung für die Teilnahme an einer Volksbefragung in Angelegenheiten des eigenen Wirkungsbereichs der Gemeinde.
Zum Gemeinderat in Wien wahlberechtigt sind alle Frauen und Männer, die am Wahltag das 16. Lebensjahr vollendet haben und am Stichtag die österreichische Staatsbürgerschaft besitzen, vom Wahlrecht (z.B. auf Grund einer gerichtlichen Verurteilung) nicht ausgeschlossen sind und im Gemeindegebiet von Wien ihren Hauptwohnsitz haben (§ 16 Absatz 1 der Wiener Gemeindewahlordnung).
In Wien hat der Gemeinderat nach Artikel 108 des Bundes-Verfassungsgesetzes auch die Funktion des Landtages. Dementsprechend sieht auch § 113 der Wiener Stadtverfassung vor, dass der Gemeinderat der Stadt Wien auch Landtag für Wien ist. Wird daher in Wien der Gemeinderat gewählt, so erfolgt damit gleichzeitig auch die Wahl zum Wiener Landtag. EU-Bürgerinnen und EU-Bürger, die die österreichische Staatsbürgerschaft nicht besitzen, sind daher wegen der Identität von Wiener Gemeinderat und Wiener Landtag verfassungsrechtlich nicht berechtigt, an der Gemeinderatswahl in Wien teilzunehmen (sondern sind diese Bürgerinnen und Bürger nach § 16 Absatz 2 der Wiener Gemeindewahlordnung nur zur Teilnahme an den Bezirksvertretungswahlen berechtigt). Diese innerösterreichische Rechtslage deckt sich auch mit Artikel 2 Absatz 1 Buchstabe a) der Richtlinie 94/80/EG und Artikel 1 der Richtlinie 96/30/EG.
Da - wie oben dargestellt - die österreichische Bundesverfassung in Artikel 117 Absatz 8 regelt, dass der Landesgesetzgeber die unmittelbare Teilnahme und Mitwirkung in Angelegenheiten des eigenen Wirkungsbereiches nur jener Personen vorsehen kann, die zum Gemeinderat wahlberechtigt sind, stehen einer landesgesetzlichen Regelung, wonach nicht-österreichische EU-Bürgerinnen und EU-Bürger an einer Volksbefragung in den Angelegenheiten des eigenen Wirkungsbereiches der Gemeinde teilnehmen können, bundesverfassungsgesetzliche Grenzen entgegen, die von den Bundesländern und daher auch vom Land Wien nicht verletzt werden dürfen.
Eine landesgesetzliche Regelung, mit welcher auch nicht-österreichischen EU-Bürgerinnen und EU-Bürgern ein Recht auf Teilnahme an einer Volksbefragung in Angelegenheiten des eigenen Wirkungsbereichs der Gemeinde eingeräumt würde, wäre daher verfassungswidrig.
Wir versichern Ihnen, dass die Wiener Stadtregierung in der Vergangenheit bereits zahlreiche politische Anregungen und Initiativen unternommen hat, um Wienerinnen und Wienern mit nicht-österreichischer Staatsbürgerschaft die demokratische Teilnahme an der politischen Gestaltung ihres Umfeldes zu ermöglichen.
Der Wiener Landtag hat in seiner Sitzung vom 13.12.2002 eine Änderung der Wiener Stadtverfassung und der Wiener Gemeindewahlordnung 1996 betreffend die Einräumung des aktiven und passiven Wahlrechts für Migrantinnen und Migranten aus dem Nicht-EU-Raum zu den Wiener Bezirksvertretungen unter der Voraussetzung eines ununterbrochenen Aufenthaltes mit Hauptwohnsitz in Wien von mindestens fünf Jahren beschlossen.
Am 15.9.2003 begehrten die ÖVP- und FPÖ-Abgeordneten des Wiener Landtages die Aufhebung des AusländerInnen-Wahlrechts zu den Wiener Bezirksvertretungen beim Verfassungsgerichtshof. Der Verfassungsgerichtshof hob mit Erkenntnis vom 30.6.2004, G218/03, das Wahlrecht für Nicht-EU-AusländerInnen zu den Wiener Bezirksvertretungen mit der Begründung auf, dass Artikel 1 des Bundes-Verfassungsgesetzes und der dort verwendete Begriff "Volk" ein Wahlrecht zu allgemeinen Vertretungskörpern ausschließlich österreichischen Staatsbürgerinnen und Staatsbürgern vorbehalte.
Die Wiener Stadtregierung hat seither mehrere Initiativen zur Änderung der Bundesverfassung zum Zweck der Ermöglichung der demokratiepolitischen Partizipation von Ausländerinnen und Ausländern auf kommunaler Ebene unternommen. Bedauerlicher Weise ist bisher die für eine Änderung der Bundesverfassung erforderliche Zweidrittelmehrheit im Nationalrat nicht zustande gekommen.
Wir bedauern, Ihnen mangels bundesverfassungsgesetzlicher Grundlagen keine andere Mitteilung machen zu können.
Mit freundlichen Grüßen
Ihr Team von Wien will's wissen

Tuesday, January 26, 2010

Les sales airs des grands patrons...

Ce soir, une émission avec le Président de la République était diffusée sur la première chaîne française. Je n'ai pu en voir que les passages mis en ligne... et je dois avouer que les 7 minutes passées à regarder mon président parler sont plus choquantes que de manger un camembert entier devant un film de Lelouch. Il était question des rémunérations mirobolantes des grands patrons. Sarkozy a soutenu le fait que le nouveau CEO d'EDF touche plus de 140 fois le salaire des simples employés. Il a justifié ces incommensurables rémunérations par la qualité et l'expérience de ces magiciens du management, par la comparaison du secteur public au secteur privé. Qu'il fasse des simagrées avec son argent, cela ne me dérange pas. Malheureusement ici c'est avec notre argent que ces gens-là font les cons!
Parlons avec les termes utilisés par ces leaders de la condition humaine: les marques de champagne.
J'ai laissé vagabonder mon corps le week-end dernier autour du rayon champagne d'un supermarché. Ma première constatation a été de voir que les champagnes ne sont pas si chers. On passe de 18-20€ premier prix à 80€ les bouteilles de renoms: Pommery, Moët-Chandon, Cordon Rouge, Veuve Cliquot, Canard Duchêne, Henri Mandois, Veuve Henri de Verlaine... de quoi s'en râcler les amygdales. J'ai goûté un des champagnes les moins chers: son goût duveteux a emballé mon palais. Sans doute le champagne le plus cher a-t-il joui d'un cépage plus ensoleillé, certes. Le goût de mon champagne n'en a pour le moins pas été altéré.
Mais revenons à nos moutons. Comment peut-on se surprendre à penser que certains leaders soient d'une qualité et d'une expérience si exceptionnelles qu'ils desservent une rémunération 140 fois plus élevée que leurs salariés? En termes champenois, cela devient grotesque: une cuvée ne peut pas être appréciée au point de valoir 10000€ la dégustation! Cela n'a plus de valeur marchande, on rentre dans l'ésotérisme le plus complet! Cela devient tellement irréel qu'on en perd la notion des sommes et ne pense pas à s'insurger. Réfléchissez un peu en dehors du cadre dressé par Sarkozy: parmi les 60 millions de Français, n'y a-t-il pas deux cons au moins aussi bon qu'Henri Proglio pour diriger la grande entreprise publique qu'est EDF? C'est cela la vraie question. Aucun doute que ce grand homme, déjà par sa taille - le reste, faut voir - a des talents de leadership et une vision de l'industrie hors du commun. Cela n'est cependant pas un argument suffisant pour une paie tout autant hors du commun. Mettez les pieds à terre! Cet homme a les mêmes besoins que tous les autres hommes... et quelques envies en plus. En gagnant 20 à 30 fois plus qu'un simple salarié EDF, il aurait déjà de quoi s'enivrer au Dom Perignon jusqu'à en oublier d'aller travailler. Que demande le peuple si ce n'est un peu plus de... frugalité?!!

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