Friday, June 15, 2012

12 mai : route de Copacabana et bateau vers l’Isla del Sol

Nous nous levons très tôt, aux alentours de 6h : le bus pour Copacabana est à 7h du matin ! Il y a 3h de voyage dont une demi-heure d’arrêt à la frontière.

Avant de passer la douane, nous échangeons des euros en bolivianos. Nous passons ensuite par le poste de « migración » côté péruvien, obtenons les tampons de sortie dans le passeport. Nous pouvons marcher vers la Bolivie, cent cinquante mètres et une barrière baissée séparent les deux postes. Même cinéma en Bolivie. Puis c’est reparti en car direction Copacabana. L’arrivée sur la ville laisse un peu perplexe : on a l’impression d’être dans une région encore un peu plus pauvre que celle de Puno, à voir les maisons et l’état des routes. Certains immeubles plus près du centre semblent rappeler une période faste curieusement révolue.

Dès la descente du bus, nous achetons le billet de bateau et le trajet du retour jusqu’à Cuzco. Aurait-on mieux fait d’acheter le billet de bus de Cuzco à Puno-même ? La logique du « j’achète tous les trajets d’un coup car cela revient moins cher que d’acheter séparément » est bien européenne. En faisant cela, on s’est fait avoir sur le service de bus de Puno à Cuzco. Pas trop grave… Ces situations sont un bon enseignement pour la suite !

Nous descendons la rue principale de Copacabana, où tous les touristes sont agglutinés dans les bars et restaurants. Nous passons devant un groupe d’allemands dont l’un est en fait français, vu auparavant dans le bus, puis nous posons dans un restaurant dans un jardin un peu à l’abandon. Quelle sensation bizarre lorsque le serveur arrive et qu’il s’agit d’un enfant de 12 ou 13 ans. C’est gênant, on n’est pas habitué, et pourtant il faut s’y faire, oublier les principes occidentaux.

Le déjeuner revient entrée – plat – dessert et boisson à 25 BOB par personne (3€)… Ce n’était pas de la grande cuisine, on a évité de manger les crudités, mais tout de même les prix n’ont même plus rien à voir avec le Pérou !

A 13h30, notre bateau quitte le port de Copacabana pour l’Isla del Sol. Nous naviguons à faible allure pendant une bonne heure et demie avant d’arriver à Yumani, la communauté sud de l’Isla del Sol.

Si l’île est un attrape-touriste à cause des prix élevés pour des habitations en très mauvais état, de l’argent qu’on est amené à débourser sur les chemins pour avoir le droit de les emprunter, les paysages contrebalancent largement la première impression.

Sur le bateau, des enfants de 6 ans veulent nous vendre une nuit dans un hospedaje. Ils reviennent tous les quarts d’heure vers nous : « necesitas una habitación ? Baño privado, agua caliente, cien bolivianos para Ustedes dos ». Pas d’école de commerce ici et à cet âge – sic ! Ces enfants seraient des commerciaux à la technique implacable !

A l’arrivée sur l’île, il faut payer 5 BOB (60 €cents) par personne à peine descendu du bateau. On reçoit alors un ticket sur lequel est écrit « bienvenidos » ! Parlons d’ailleurs des accès au bateau… personne n’est vraiment là pour aider ou caler le bateau contre le ponton. Il ne faut pas avoir peur de sauter un sac de 10kg sur le dos ! Sacrée expérience !

Après 30 minutes de marche en montée raide, après avoir croisé plusieurs paysages andines boliviennes, des paysans, des enfants tenant les rênes d’un alpaga, un troupeau en ligne d’ânes chargés de pailles et autres produits de la terre, nous dégotons enfin un hébergement. Chez l’habitant, une paysanne andine que nous avons croisé sur le chemin, accompagnée d’un petit garçon et de deux autres jeunes filles, toutes portant des sacs noués autour des épaules. L’hospedaje, à la spartiate, ne paye pas de mine. Il n’y a pas le chauffage, c’est peut-être le seul élément qui nous inquiète. Les nuits sont plutôt fraîches à 4000 mètres !

Nous achetons une bouteille de vin et des chips dans une supérette où la dame manque de nous arnaquer de 50 BOB en nous rendant la monnaie, ainsi qu’un rouleau de PQ - à 1 BOB (12 €cents), non inclus dans l’hébergement !

Nous nous posons sur une murette face à la mer… non, face au lac – on s’est trompé à cet instant ! Le lac s’étant calme et d’un gris de pierre jusqu’à l’horizon. D’où l’origine de son nom : titi, le puma en quechua, caca (prononcer haha, le h est légèrement raclé dans la gorge), la pierre. « Le puma de pierre ». Jolie métaphore.

Des enfants qui jouent sur le chemin viennent nous voir et nous demandent des bonbons. « No son caramelos, sino patatas fritas ! » Nous leur passons à chacun une chips. Ils sont contents et retournent jouer.

Peu après le coucher du soleil, l’air se rafraîchit vite. Nous rentrons à l’hospedaje prendre une douche – la douche la plus haute du monde ! Nous nous habillons de nos affaires les plus chaudes avant de sortir manger : maillot de corps utilisé en Patagonie, collants, polaire, polaire coupe-vent, écharpe, gants, frontales et c’est parti !

L’air est plus frais, le ciel plus sombre. Avec le décalage horaire d’une heure par rapport au Pérou, la nuit tombe plus tard, peu avant 19h. Après une promenade de mise en appétit jusqu’à un mirador, au-dessus de Yumani, nous nous posons dans l’un des restaurants près de notre hébergement. Restaurant n’est pas à comprendre et imaginer comme on les connaît. L’aperçu que nous avons sur les cuisines rappelle qu’il faut éviter les crudités et les viandes pas cuites. Nous ne voulons pas faire compliqué : un plat de pâtes a fait l’affaire.

Après manger, nous rentrons dans le noir aidés de nos frontales jusqu’à l’hospedaje. Le temps d’y arriver, nous avons déjà froid !... La nuit est glaciale. Nous préférons ne pas imaginer comment les autres jeunes touristes hollandaises du restaurant vont rentrer à leur hôtel, en jeans et claquette, sans frontale !... vu l’état des chemins, de bonnes chaussures de marche et une lumière sont indispensables.

A 21h, 20h au Pérou, après avoir pris un Doliprane « préventif », je m’endors !... Vers 2h, j’ai une insomnie, la gorge et les lèvres très sèches, le nez bouché à cause d’une bronchite que je traîne depuis Paris et qui ne veut pas passer, le sentiment de manquer d’air. Après m’être réhydraté, je retrouve le sommeil.

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1 comment:

My said...

Sublime!