Sunday, June 03, 2012

6 mai : Lima puis route de Pisco

Nous nous réveillons à 6h après 9h de sommeil ! Résultat : nous sommes prêts à 7h, les premiers à arriver au petit-déjeuner. Peut-être la première fois que cela m’arrive ! D’habitude, je ne suis pas un early runner.

Nous prenons un taxi pour le museo arqueologico de Lima où sont exposés nombre de poteries des civilisations précolombiennes. Nous découvrons les Moche, les Nazca, les Chimu, etc. Devant le musée, il y a une statue imposante de Bolivar. Je me prends en photo avec le héros sud-américain ami du Che.

Nous nous rendons ensuite toujours en taxi à Barranco. Le type passe par la côte, nous voyons par moment le Pacifique et les grosses vagues qui viennent mourir sur les plages, au pied des falaises escarpées dénuées de toute végétation.

A Barranco, nous voyons le Pont des Soupirs, une église, une jolie vue sur le littoral liménien. C’est un quartier un peu plus tranquille, avec de petites rues pavées, des maisons plus basses qui contrastent avec les buildings imposants de Miraflores.

Nous mangeons dans une pizzeria italienne assez typique. Un pizzaiolo malaxe la pâte sur un établis puis enfourne les pizzas dans le four au feu de bois. L’Italie est décidément présente dans le monde entier !... 13h à Lima. Il est 20h en France. Nous sommes sous tension. Qui va gagner l’élection présidentielle ? Depuis le matin au réveil, la question nous taraude. Mon téléphone sonne : SMS de mon collègue du jazz band. Il m’avait envoyé un premier message à 4h du matin pour me dire « a voté » ! Cette fois-ci : « Hollande est président avec 52% Sarko 48% ! » Hourra !!! C’est la joie, voire l’euphorie pour nous deux ! Personne avec qui partager la victoire… pas trop grave, les pizzas sont très bonnes, ça compense !

Nous quittons le resto vers 13h30. Idéalement, il s’agit de prendre le bus de la compagnie Soyuz en direction de Pisco à 14h30. Va-t-on y arriver ? Il y a peut-être 6-8km qui nous séparent de la gare des bus Soyuz, et nous devons passer par l’hôtel avant pour prendre notre mochila ! Nous hélons un taxi ! Le type s’arrête. S/20 pour faire tout le trajet en passant par l’hôtel, yaya vale ! La voiture est dans un piteux état. Amortisseurs au-delà de la fin de vie, banquette trouée sans appuie-tête, pas de cinturon de seguridad, les portes grincent et on préfère ne pas s’appuyer contre, elles risqueraient de s’ouvrir. Le type nous conduit jusqu’à l’hôtel où il attend, puis c’est reparti vers la gare de bus en faisant une halte devant une banque pour pouvoir retirer des soles !... il ne prend pas les dollars.

Il prend la voie express, la voiture trace, passe sur la voie de gauche, puis double à droite, et ainsi de suite. Il klaxonne pour que le type devant s’écarte. C’est cela, la conduite à la péruvienne ! Nous arrivons à 14h05 au terminal, le temps de prendre le billet de bus et un café – peut-être l’un des plus mauvais cafés instantanés du voyage !

Le bus quitte Lima après plusieurs arrêts dans des rues, puis sur le périphérique, à des endroits que l’Européen moyen n’identifierait pas comme possible arrêt. Puis c’est la Panaméricaine qui dévoile ses lignes droites sur plusieurs kilomètres. Le climat est aride. C’est un grand désert de sable, de pierre, de sable puis de pierre et cela continue de façon lancinante. La mer n’est jamais loin. Il y a plus de 4h de route et quelques films américains assez mauvais pour rendre le voyage agréable.

Vers 18h30, alors que la nuit est tombée depuis quasiment une heure, la dame du bus crie « Cruze de Pisco, cruze de Pisco… Cruze de Pisco señor ! » Tilt ! Nous sommes à Pisco et devons descendre. Le bus s’arrête et en un quart de temps nous sommes dehors et récupérons le sac de la soute.

Il fait nuit, nous sommes au bord de la Panaméricaine entourés d’une agitation hors du commun : des stands de bouffe, un sol de pierre et de sable sous les pieds, des types nous haranguant pour nous conduire vers Paracas. L’un d’eux réussit son coup en nous vendant le trajet S/20.

Sa voiture est cachée à 10m de là dans l’ombre. Un grand coffre break pour le sac. Cela semble pas mal. Mais lorsqu’on monte, on se rend vite compte à quel point il s’agit d’un véhicule miteux ! Pire état que le taxi liménien de tout à l’heure. Tôle abîmée, portières douteuses, plus d’amortisseurs et freins râpés en fin de vie, banquette pétée sans appuie-tête, phares cassés, un seul diffuse encore un peu de lumière, l’indicateur de vitesse est cassé. Dans de telles conditions, nous ne pouvons nous en remettre qu’à la Vierge Marie, dont l’effigie est accrochée au rétroviseur central. Notre chance : le type connaît la route par cœur et évite les « rompe muelle » ou dos d’âne, en grand nombre. Il manque de s’encastrer dans une voiture devant, puis une deuxième qu’il klaxonne chaleureusement avec ce qu’il lui reste de son klaxon. Nous arrivons à Paracas entier. Merci Marie !...

Le type nous dépose devant un hôtel – que nous prenons, très propre et bien. Il dit S/25 pour essayer d’avoir plus. « No, no. Dijimos 20 soles. » Le type cède mais semble vexé, et je me demande s’il ne serait pas prêt à nous agresser… Depuis la chambre d’hôtel, on voit qu’il attend devant l’entrée. Ju parie qu’il va demander une commission à la réceptionniste. C’est sans doute ce qu’il aura fait. Il se casse peut-être 15 ou 20 minutes après.

Nous sortons dans Paracas. Très petite bourgade en bord de mer, à peine remise des tremblements de terre de 2006 et 2007. Nous prenons deux tapas, des pisco sour, très bons cocktails que l’on buvait aussi au Chili. Nous tombons de fatigue vers 21h.

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