Monday, December 13, 2010

Ein Cafehaus á la Parisienne....

Je me balade... rue Faidherbe, par cette après-midi aux allures de prémisses du Printemps. La rue Jean Macé débouche furtivement sur la droite, avant la construction à l'architecture de forteresse en briques de l'Armée du Salut. Ouverture. Un petit coin de Paris comme on ose encore l'imaginer. Pas un bruit, un bâtiment en coin posté en face de moi, avec ses peut-être huit étages haussmanniens. A son pied, un café. Le Pure Café. Une façade en vieux bois rouge carmin. J'entre. Le sol est une jolie mosaïque de couleurs, le zinc trône au milieu d'une grande pièce aux plafonds d'époque. De longs plafonniers charmants donnent un côté ancien au lieu, ainsi que de vieux radiateurs à eau à la peinture verte défraîchie. Ca y est, on revient dans le Paris des années 40 décrit par la plume de Simone de Beauvoir. Paris sous l'Occupation. Des Allemands en uniforme partout dans la ville. On s'habitue. On ne fréquente plus les théâtres et cinémas: ils ne jouent que des oeuvres de bas niveau. On ne lit plus les journaux: ils sont nazifiés, débitent un lot d'incongruités. Que faire alors sinon badiner ? Certaines stations de métro sont encore fermées. Les rames sillonnent la ville de part et d'autre comme l'express de Lyon. J'ouvre un magazine oublié sur le zinc par le dernier badaud venu siroter un gin fizz. Photos des Dieux du Stade et interview de la photographe. Photos des familles royales européennes. Soirées people à Paris en présence des stars du moment. Choc et retour à la réalité !... Dans ce café, on oublie le temps, on laisse valser les idées et les envies. Je trempe mes lèvres dans le chocolat chaud - un vrai chocolat chaud, fait à partir de chocolat fondu. On découvre un goût de cacao agréable et intense. Ca réchauffe, ça réconforte. 
Aux murs, des croquis, des dessins, des images dont on ne garde pas le souvenir. Je sais qu'ils apaisent, qu'ils dégagent des ondes positives et incitent à rêver, à se laisser aller. Moment peu raisonnable. Discussions surnaturelles. On est lassé. Lassé par les nouvelles accablantes, lassé par tout ce qui rend la vie compliquée, lassé par les gens et les sentiments qu'ils emportent sous leurs manteaux grisâtres. On échange des regards de sympathie, on cherche l'affectation, on trouve la compassion. Le café Parisien. Informel, locker vom Hocker, à la bonne franquette, sans chichis. Tout se joue cartes sur table et à l'amiable. Un Pure Café comme on en trouve rarement.
http://www.cityvox.fr/bars-et-boites_paris/pure-cafe_86814/PhotosLieu?numphoto=117401#photoAnchor

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