Monday, November 27, 2006

Inquietude pour la France...

Ce soir, j'ai vu un reportage sur les femmes en Afghanistan qui s'immolent et finissent a l'hopital avec des brulures geantes. 2 femmes par jour d'apres ce reportage sur N-tv... ensuite j'ai croisé une amie sur le net et on a discuté, on en est arrivé a ce qu'il s'est passé en france ces derniers jours, et moi j'étais pas au courant. Une fille s'est faite brûlée vive par deux jeunes garçons, les medias en ont peu parlé. Un bus a Marseille a brulé, avec apparemment aussi une fille qui s'en est sorti... bref, des infos de ouf ! Heureusement que ça ne vient pas jusqu'aux oreilles des gens ici, sinon l'envie d'aller dorer sur la côte d'Azur leur passerait vite, tellement ça parait inimaginable. Et moi, d'ici, je m'inquiete franchement pour ce pays, car ça dérive plutot mechamment... j'avais tout juste accepté comme exception culturelle française les incendies de voitures.
Ensuite il y a ce forum de Fraude 2 ou l'on m'a conduit, et la je suis etonné des commentaires des gens sur le thème "Une femme brulee vive à Marseille ! Qu 'attends-t-on pour agir ?!"... les commentaires ne sont que des blablas, pour ceux que j'ai lus, sur qui il faut voter pour resoudre le probleme: Segogo, Le Pain, La Sarcoze, etc... mais personne qui ne repond par la société à ce problème de société. Je veux dire ici, il est fini le temps où on vote pour un sauveur (comme De Gaulle en 58). On est face à un problème où la politique facile ne peut plus rien, car le problème n'est plus les gens qui nous gouvernent, mais les gens qui sont gouvernés - c'est-à-dire les Français au sens large (tous sans papiers inclus). Dans le même temps du coup, les hommes politiques qui nous gouvernent ne servent aussi plus a rien, car trop souvent ils gouvernent pour leur reussite.
Et je m'ennuis presque a ecrire ce message, car je ne sais pas comment exposer mes idees de maniere claire. Si l'on regarde a titre de comparaison ce qu'il se passe en Autriche avec les Turcs, voici ce que je retiens.
Ici, la question de l'integration, comment l'ameliorer, etc, est au centre des debats politiques. Souvent dans le tram, j'entends des turcs parler turc, et d'après ce que je vois des campagnes d'integration, parfois les turcs ne parlent pas un mot d'allemand, alors qu'ils sont depuis plusieurs années résidents en Autriche. Si l'on regarde la disposition géographique à Vienne, il n'y pas pas de banlieues, première remarque. Tout le monde appartient à la ville, Vienne, et chaque quartier a une "vie de quartier" avec commerces et tout ca, il n'y a pas de grandes barres qui soient uniquement des zones residentielles (a priori, j'ai pas epluché toute la ville). A mon avis, le sentiment d'appartenance à une ville a au debut en tout cas un role tres important dans l'integration de l'individu.
Si on regarde a Paris, qu'est-ce qui plait le plus ? Etre habitant de Rosny-sous-bois, Pantin, Noisy-le-Sec, la Courneuve, ou de Paris ?... autre schéma de développement, et la question se pose de savoir si avoir ajouté des arrondissements a Paris en fondant les noms des villages n'aurait pas été plus rusé que de délimiter Paris a tout ce qui est dans le périph et de donner des noms bizarres aux villes-banlieues alentours. Le problème du coup, c'est le développement de la ville à côté d'un centre de gravité si important qu'est Paris. Ce qu'on a fait - je prefere pas verifier sur place, c'est trop dangereux !! - c'est entasser les gens la ou on en avait besoin, et finalement on a jamais cree cette vie de quartier qui fait que chaque coin de la ville est un nouveau petit village paisible.
Et c'est clair ensuite que quand un coin n'est pas agreable, ou amenagé avec soin, on le considere peu, on ne cherche pas a l'entretenir. Cela se serait-il passé dans les banlieues ? Pas d'entretien des autorités (mépris), finalement les banlieues deviennent des endroits bon marché pour vivre et crades et le désintéret pour les habitants de ces cités est tellement grand que personne ne voit venir ce qui etait deja previsible. Si un endroit est crade, le rendre plus crade est moins grave (analyse a la marge) que si on rend crade un endroit propre. Et c'est finalement la le debut de la fin !
J'imagine la chronologie ainsi, toutes choses etant egales par ailleurs:
pas d'entretien pendant 20 ans. Forcement les constructions bâties super vite a l'époque s'usent aussi tres vite, et la qualite de vie (bruit des voisins, etc) y est moins bonne qu'ailleurs. Apres 20 ans, la deuxieme regle s'applique, et le lieu devient crade par les gens meme qui y vivent. annees 80-90 donc. Et les enfants qui vivent dans ce lieu ou rendre plus sale est autorisé ont 15-20 ans en 2005, sont donc en "âge de faire brûler" (!!!) et creent la panique dans les cités, au bonheur des médias qui trouvent maintenant un intéret a en parler.
Est-ce que ce que j'avance ci-dessus est vrai ? Auncune idée. Mais en théorie, ça se tient.
Si c'est vrai, ça montre aussi à quel point la politique de répression du premier immigré de France est au combien inutile. Ce qu'il faut maintenant avant tout, c'est montrer de l'intérêt pour les gens habitant en banlieue, et vu que reconstruire et réaménager tout ce peuple est financièrement impossible pour la riche France endettée jusqu'à la Flandre, il faut reformater les gens, leur apprendre ce qu'est le comportement en société, faire naître en eux l'aspiration à un but qui leur est accessible, et la délinquance, criminalité, violence urbaine, incendies de voitures, passera de soi-même... en quelques sortes, il faut amener les gens à ce qu'ils pensent qu'ils ont quelque chose de plus interessant a faire, et qu'ils ont tous les moyens a disposition pour y arriver. Il ne suffit pas de mettre des centres de sport, des bibliotheques, etc, au milieu de "déphasés".

Et je pourrais encore parler de longs paragraphes de ce sujet... avec ce que j'avance ici, le lecteur comprendra peut-être que je pense que l'on ne regarde pas ou il faut en France. On parle d'insecurite, ce qui est vrai, direct, touche tout le monde par l'atrocité des actes, alors que finalement il faudrait organiser de grands discours sur toutes les chaines nationales, pour que tout le monde vienne parler et communiquer, pour que le mépris des autres (et "taper l'ignore") prenne fin.

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